空狐 et autres tours des ciels ; Gaijin, dites-vous ?

Le temps a re-tourné à la mouille. Heureuse chose que les températures n'aient trop chuté : les "beach sandals" évitent bien des méconvéniences.

On fait beaucoup de bruit autour du mot "gaijin" — 外人 — ces derniers temps (pour historique, faites une recherche par mot-clef sur le Japan Times Online, par exemple ) — non que ce soit nouveau... Much ado about nothing. Toutes les langues ont leur estranger. Les assoiffés de reconnaissance statutaire n'ont qu'à régler de prime abord les soucis qu'ils ont avec eux-mêmes. En suite seulement, l'épineuse question de ce qui fait la nationalité... A l'origine de la querelle moderne — la langue, la culture, la terre, le sang... ? — , il y a Fichte, il y a Barrès, il y eut les débordements qui suivirent, il y a... Bah, comme à l'habitude, chacun voit midi à sa porte.

La nationalité, semble-t-il, c'est sur un papier, c'est dans sa tête. Les Japon, ce n'est pas (encor) les Etats-Unis d'Amérique, où trois cents ans plus tard la moindre "minorité" revendique à plus soif au nom du politiquement-correct devoir ou droit à la différenciation légitime...

En généralisant — à outrance peut-être, soit —, les anglo-saxons — pour faire large — ont tout de même la fâcheuse tendance de vouloir se trouver partout chez soi. Combien de fois ai-je entendu, l'ors qu'encor en "Gaijin House", de la bouche d'Américains, Anglais, Australiens ou autres, que pour vivre au Japon, la connaissance du japonais est inutile — sous-entendu : l'anglais suffit ? Et ce n'est pas qu'une affaire de langue... Enfin bref.

Le venu d'une région "pluri-culturelle" aura peut-être remarqué que plus quelqu'un crie au "respect" (de soi, bien entendu : de sa personne, de son groupe, etc.), plus il y a de chances que ce quelqu'un soit peu porté à respecter tout ce qui n'est pas lui...

Si les démarches furent faites et que le papier est là (Bonjour je suis japonais, c'est écrit là, voyez-vous ?), que demander de plus ? Avec une face blanche et des manières revendicatrices en sus, pour qui voulez-vous vous faire passer ? S'il devait exister quelque chose qui ressemble à cette fiction politique qu'est la nationalité — dont l'essence ne diffère que peu de celle de la religion —, elle passerait probablement par la langue et la coutume. Commencez donc par bosser là-dessus, voulez-vous ? Ouverture, observation, flexibilité mentale, mimétisme..., connaissez-vous ? ...

C'est pourtant clair, pour faire court, quoi qu'on fasse ou dise : Etranger toujours, japonais jamais. Et alors ? peu importe. Autant s'en accomoder au mieux.

...

Comme toutes les querelles de clocher, icelle également laisse un petit goût amer. On se reprend à débattre, aimerait affiner, nuancer, et que sais-je encor, alors que ça ne change rien : les gens ne changent que par eux-mêmes, et l'on ne fait et pense que ce qu'on peut vouloir faire ou penser.

Par ailleurs, je demande aux gens quelque peu sérieux qui passent par ici, de bien vouloir excuser le peu de consistance du propos précédent !

Allez, passons aux choses importantes : il fait faim ! : )

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