Eh bien, il est vrai, qu'en une nuit, pas mal de blogs sur le Japon n'en sont, à en croire leur auteur, plus ! Ah ah. Dans l'ordre, il y a, depuis long, le blog sud-américain — rectification : le blog international de CB, avec la série, à présent culte, des "Pourquoi le Brésil ?". Puis le ci-présent qui, en fin de compte, est peut-être bien sur le Japon, puisqu'il est au Japon, qui sait ? (Jamais je ne me déferai de ma propension à la contradiction. A ceux qui ne sont pas contents, je réponds avec Whitman : Do I contradict myself ? Very well, then I contradict myself, I am large, I contain multitudes. Oh oh oh.) Puis il y a le Remka de candyland — ou l'inverse —, qui dit franchement que Les fans du Japon sont des cons ; ce qui suppose, je suppose, qu'il s'en exclut. Ou alors ceux qui se défendent d'être laudatifs, à l'instar de Flashmarion— découverte, par ailleurs, si je me rappelle bien, via sieur Boddicker. Mais dans l'anti-jp (et l'anti-tout, d'ailleurs ; l'anti-anti, aussi peut-être ?), on avait déjà Senbei et notre héros qui meurt tous les jours. Hier aussi, il y eut M. Dersot, qui se posait simplement la question de savoir pourquoi, contrairement à ce qui se trouve dans dans la blogosphère anglophone au Japon, n'y avait-il pas de dimension verticale et dans le texte, du "néo-japonisme" francophone, superficiel et horizontal. (Le japonisme, en tant que courant ou école &c., est historiquement daté, et magnifiquement présenté chez Lotusgreen).
Qu'en tirer ? Je ne sais.
Que le Français — ou la Française, d'ailleurs ; mais, dans le monde du blog francophone au Japon, la femme est rare — qui a pris la peine de venir jusqu'ici, se refuse, en gros, à être assimilé à la tendance Harajuku actuelle — ce "néo-japonisme". (Comme si le japonisme n'avait pas été influencé par les manga du XIXe, sçavoir, les estampes...) Ç'a peut-être à voir avec la question [fr/en] : le refus tout français d'être mis dans le même sac que d'autres, le fier et complaisant individualisme coquiste, surtout si le sac commence à compter un peu trop d'adeptes. Fausse distinction du vrai et du faux fan(atique).
(Aussi, la dimension verticale et dans le texte, est hautement ségrégative, et exclut une grande part des intéressés potentiels : adresse consciente à un cercle initié et fermé, souci inconscient de monopole — mauvais souvenirs, pour notre part, et sans disctinction franco/anglo-phone, d'étudiants ou universitaires qui se flattent l'ego, sans se rendre compte de la faiblesse, du non-sens et de l'inintérêt de leur propos.)
Que le Japon, c'est bien connu, c'est nul ; qu'il faut être idiot ou imbécile (un "con", c'est un sexe féminin, je rappelle : en faire une insulte, ça craint ; un abruti est quelqu'un qui est devenu une brute ; quelqu'un de débile a un corps faible ; quelqu'un de stupide est frappé de stupeur) pour l'aimer, ou aimer sa sub-culture principale. (L'affirmation "J'aime le Japon", est par ailleurs d'évidence un trope de langage — par exemple : "J'aime les manga et la vision du Japon qu'ils présentent".) Rappelons que l'otaku est celui qui gouverne et connaît sa maison comme sa poche (御宅) — par extension : son sujet de prédilection —, et non, comme le veut le sens que le mot a pris ces derniers temps, même dans le milieu parental japonais "de base", un geek, nerd ou autres. (Le français est curieusement pauvre en termes de ce genre ; geek désigne par ailleurs, à l'origine, un fou carnivalier et, à présent, dans un sens non-connoté, un spécialiste ; nerd est le corrolaire exclusivement péjoratif — jugement par le groupe d'un individu — du sens actuel de geek. Enfin bref.)
Pouh, j'ai la tête trop en compote ce matin pour penser droit. Encor un café. ¡ Bordel, il est déjà midi !
Le Japon, comme n'importe quel pays, a de très bons et de très mauvais côtés, en tous domaines. Rien que normal que ce qui transpire à une dizaine de milliers de kilomètres de là — distance approximative France-Japon —, soit travesti, orienté, partiel, &c., à fin de faire vendre. ... Et, quand bien même, libre à chacun de fuir où il veut.
Ce que j'en préfère ces derniers temps, c'est, sans conteste, le 豚カツ. Vu qu'à Osaka, on n'a pas même le ciel bleu de l'hiver tokyoïte !
Enfin, ceci dit en vitesse, cause mal de tête. Hop en douche.
6 commentaires:
Ne confondons pas tout. Moi, je n'aspire qu'à finir en nomade international, à l'instar de notre ami (je dis ami, car il l'est de tous): Jacques Attali.
Sinon, oui, il est clair qu'il y a une sorte de jouissance à railler l'autre, celui qui "aime" le Japon, en particulier ces idéalistes puérils nommés "Otakus". Hors, la plupart d'entre nous "aime" le Japon. Chacun probablement pour des raisons différentes.
Simplement le téléscopage de ces univers, de ces envies, de ces différences à travers nos pages personnelles a parfois tendance à faire de nous autres des caricatures. Quant à la contradiction, je la souhaite à tous !
Et malgré l'âcreté du café parisien au réveil, j'ai moi aussi la tête en vrac...
Clarence, démissionnaire du matin
PS: Je sens que Senbei va aimer la définition de l'anti-anti !!! En mauvais poujadiste qu'il est ! :-)
Ah ah !
Comment ça ? tu n'es plus Brésilien alors ? Damn, j'aurais dû te consulter : tout le billet reposait sur cette hypothèse.
Attali, l'Attila de la pensée ! Quelle nostalgie d'entendre écrire ce nom.
Clarence, la voix de la raison.
La douche ne fit rien à ma compote de cerveau. Le froid — enfin, la fraîcheur, par comparaison aux -10°C parisiens — me réveillera peut-être. A plus !
C'est très vivifiant tout ça et grâce aux merveilles de technologie de wordpress, je découvre ton blog et ta vision des français-japoniais.
A mon sens, ce n'est pas parce qu'on est au Japon qu'on fait un "blog Japon". On n'écrit pas un "blog de filles" non plus parce qu'on a la chance d'avoir deux chromosomes X.
Ceci dit, bonne soirée!
Même si c'est l'heure de dormir ici, je ne suis que trop bien réveillé. Peut être ces cafés, la douche brûlante ou cet aspect drolatique du décalage horaire...
Toujours est-il que malgré la saveur et l'intelligence de ton billet, on préfère se bousculer pour marquer sa différence d'avec les "cons" qui aiment un peu trop le Japon.
Toujours cette "brillante" logique "marketing", qui malgré le dégoût qu'elle provoque chez l'auteur quand on évoque le mot "fan", semble lui assurer le minimum de fond pour achalander son rayon. Formule "choc" aussi creuse que cette même invitation à lâcher son com'...
Au fond, je crois bien qu'on partage tous un peu la même médiocrité. Tiens, il me reste un peu de ce whisky Nikka "from the barrel". C'est toujours ça de pris pour nourrir son esprit !
Clarence, bloggeur et poète
@marion
You're most welcome.
Je n'ai, nulle part, dit qu'on écrit un blog sur le Japon parce qu'on est au Japon, ni que les filles écrivent des blogs de filles.
C'est l'heure du café !
@clarence
C'est le matin. Contrairement à hier, pas encor midi. Mais ça approche. Café.
Bien sûr qu'on se bouscule pour marquer sa différence. Je ne fais que ça, aussi. Ou plutôt, pas guère besoin, en ce sens qu'il suffit d'être toujours plus soi.
"Brillant", je ne sais — car point guère de surprise dans le comportement humain, et le “marketing” en fait son fonds de commerce —, mais certain que le la formule "choc" en question, et le pseudo-raisonnement volontairement tranché, font grimper le PR et provoquent réactions, qui alimentent à leur tour, pour quelques jours, d'autres "blogs-Japon" (comme le ci-présent) — but voulu, j'imagine. A moins que ce ne soit qu'un coup de gueule spontané — auquel cas il est possible qu'on ne vaille mieux que les dits stigmatisés.
(Au passage, je ne vois pas en quoi diffèreraient un tel qui viendrait au Japon parce qu’il aime la culture manga, et une telle qui y viendrait parce qu’elle aime la culture kabuki.)
Car qu'est-ce que ça peut bien nous faire, au fond, qu'à présent une sacrée tripotée de gens sont touchés, intéressés, émus — que sais-je encor ? — par la "sub-culture" manga/anime ? (Au passage, j' "aime" bien, aussi, entre autres.) Ç'a touché les USA bien avant. Le souci probable, est que justement, c'est maintenant le "boom" en France, que le nombre de postulants pour un WH grimpe en flèche, et que, de ce fait, les Français blogant du Japon vont perdre leur statut d' "exception" — ou ce qu'ils vivent et perçoivent éventuellement comme tel : toujours ce sentiment d' "exception" plutôt propre à la culture française (sauf que plein de gens qui se prennent pour des exceptions, ça fait une belle bande de moutons : sans surprise).
S’il y a sentiment de menace, c’est qu’on a l’impression que d’autres marchent sur nos plate-bandes, c’est à dire, fourguent la même marchandise que nous. D’où cette aversion à être assimilé à ce néo-japonisme (“ne me mettez pas dans le même sac que ces idiots boutonneux monomaniaques, et cessez de me demander ce que je pense de Naruto”, e.g.).
Ce sentiment m’est absolûment inconnu : je fais ma popote tranquille dans mon coin : les autres peuvent bien faire ce qu’ils veulent, aimer ce qu’ils veulent comme ils veulent, et tant mieux si d’aventure il en est qui viendraient au Japon, guidés par tel intérêt, qui ouvriraient blog, et qui, d’aventure, sortiraient du lot et du “superficiel” : ça me ferait une lecture intéressante de plus — je n’attend rien ; mais les bonnes surprises arrivent parfois. M’est avis que tu n’as aucun souci à te faire, non plus — non, d’ailleurs, que je suppose que tu t’en fasses ; ) Persévérons !
(Et puis, n’oublier pas que c’est querelle de clocher et sujet polémique (i.e. guerrier), donc, au fond, non-sens, qui permet toutefois de tenir les sens éveillés…)
J'oublie probablement plein de choses — comme dans le billet d'hier, quoi. Même si le mal de crâne est passé, merci bien.
Allez, un autre café.
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