Scrapped Princess




Scrapped Princess (スクラップド・プリンセス, Masui Soichi, Studio Bones & Kadokawa Shoten, 2003) est une série d'animation japonaise adaptée de romans de Sakaki Ichiro. Ça se passe en 24 épisodes, point, et c'est vachement bien.

Pacifica Casull, l'héroïne (je sais, c'est pas un nom, me direz-vous ; mais la plupart des personnages principaux furent nommés d'après des armes à feu ou assimilés), est née dans Dustbin, un continent-monde à l'apparence moyen-âgeuse, où règne l'épée, la magie et une unique religion, le culte de Mauser.

En fait, c'est une fraction de la Terre, aux alentours de 6000 AD, scellée, après que les hommes furent défaits au terme de la Genesis War, au moyen d'un système de contrôle géré par le traître d'esper Celia Mauser, et d'une technologie avancée, par une forme de vie intelligente extra-terrestre, à fin de préserver l'espèce humaine d'elle-même. Les OVNIs mis à part, il y a un côté Matrix dans le scénard qui ne déplaît pas du tout. Ah, j'oubliais de préciser : spoilers here.



Alors, c'est quoi le fil de l'histoire ? Eh bien, en application d'un oracle (édicté par le-dit système de surveillance), la Pacifica, née princesse, aurait dû être tuée à sa naissance, pour être le poison qui détruira le monde à ses 16 ans — elle possède en fait, grâce à des facteurs répartis dans le système par Braunig, le leader de la résistance humaine il y a 5000 ans, le pouvoir, qui aura maturé au jour anniversaire, de pouvoir faire ce qu'elle veut (Providence Breaker), c'est à dire, de n'être soumise aux ordres du système providentiel, ce qui embête quelque peu celui-ci, qui cherche à la tuer. D'autant plus que ce pouvoir est contagieux.

 Du coup, il faut qu'elle survive, aidée de son grand frère Shannon et de sa grande sœur Raquel. Pas de soucis : ils ont trop la classe et sont invincibles. Mais ça aussi c'était prévu par Braunig. Et l'idée que quelqu'un contrôle ton destin, ça ne passe jamais bien dans la littérature : le libre arbitre est une valeur chère à nos belles société (il suffit de faire croire qu'on en dispose, et tout le monde est content). Du coup, ils sont plutôt insatisfaits quand ils apprennent toute l'histoire.







C'est qu'ils sont aidés par des reliques de la guerre d'il y a 5000 ans, principalement Zéfiris, un Dragoon, arme systémique qui fusionne avec son utilisateur, le D-Knight — en l'occurence Shannon Casull — à fin de combattre les gardiens du système, les Peacemakers — et là on vire en plein Star Wars et vas-y les rayons lasers etc. Bref, la demoiselle électronique est partagée par son désir de voir réalisée la libération du genre humain des méchants envahisseurs, souhaitée par feu son maître originel, le frère de la précédente Mauser. Oui, il y a une pas-si-compliquée histoire de famille derrière tout ça.

Bon, c'est trop long tout ça : abrégeons. C'est un voyage et une fuite des trois comparses, aidés de temps à autres, poursuivis tout le temps, il y a du sentimental, des combats à l'épée et des batailles intergalactiques, des revirements d'alliances, des trahisons, des méchants très méchants (qui ne font pas seulement qu'obéir aux ordres, comme quoi les programmes ça déraille) et des méchants presque gentils qui, rassurez-vous se font les uns comme les autres tuer, une mère qui meurt sous la torture, une ville en cendres, un frère jumeau qui tue sa sœur, laquelle s'en sort et libère le monde de sa prison de verre.





Et ben vous savez quoi ? outre le fait qu'il y a plus bateau comme histoire, c'est rudement rondement bien mené, on ne s'ennuie jamais ou presque (enfin, si je me souviens bien, parce qu'on rédigeait des notices de bouquins pendant le dernier revisionnage), la réalisation est très correcte pour 2003 — chouettes couleurs, bon character-design, animation plus que décente, très bon voice-acting : c'est une production Bones, il y a tout de même un standard à tenir, n'est-ce pas.

Le point d'attache et qui aide bien à faire sortir cette production du lot, rapproche Scrapped Princess de Cowboy Bebop : la musique est excellente. Ici, pas de blues-jazz-rock, mais de l'orchestre et ça vaut, je vous assure, son pesant d'or.

Voilà, un coup de cœur de plus, que vous pouvez voir sans crainte, si vous avez 24 x 20 minutes à perdre. Ou pas.



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