L'Aso, l'equinoxe, le paisible, l'inconsommable et le clair-penser.

Et Aso-san premier ministre, nationalisme, amusement, manga, déresponsabilité, théâtre, et bla et bla. Que tout ce cirque soit pris au sérieux, on en rit pour n'en pleurer pas. C'est qu'ils dirigent tout de même un pays, même s'ils laissent le soin aux autres de le "faire".

Ça fait tout de même plaisir de voir de temps à autre dans le Japan Times Online, un article — pointé justement par Lionel Dersot — qui a un fond, qui a un ton. L'âge n'a rien à voir avec le fiel. Et vice versa. Lier avec ce qui précède et ce qui suit.

Relire, de temps en temps, Le savant et le politique, de Max Weber. Ça n'a pas trop vieilli, et remet quelques idées en place.

Avec chaque 秋分の日(shuubun no hi, équinoxe d'automne) vient お彼岸 (o-higan, l'autre rive). Passons allègrement, en cette période de symmétrie equinoxiale, du rivage de l'illusion à celui de l'illumination... C'est aussi le moment, ici, de payer visite et respects aux ancêtres — autant dire : à beaucoup de monde, et pas qu'aux morts, m'est avis.

Toujours est-il que c'était jour chômé — donc bien-venu —, ce mardi. Le temps fut d'été comme on en connait par chez-nous — un 25-27°C sans humidité ambiante, qui retombe à 20-22°C le soir — agrémenté d'une brise permanente, venu du bord de mer intérieure : le bonheur. Ou l'une de ses composantes, peut-être.

Activité au matin, commencé tard, auto-coupe de cheveux, préparation de cours, on voulait faire tour à Koyasan mais Izumigaoka, S, improvisation d'omuraisu, petites courses, bulle, sieste, promenade avec soleil en pré-couche, tonkatsu — décidément mon plat favori ces derniers temps : j'en ai des envies furieuses —, retour à l'étable, pose au balcon avec shochu de Shimane — vivent les omiyage.

Envies de long cours, de poterie : on attendra des temps plus posés.

Revu les quatre Alien, cette semaine : excellente tétralogie. Point noir : la présence, dans le dernier volume, de Winona Ryder, décidément l'une des pires actrices de ce dernier demi-siècle.

Dans toutes ces histoires de consommables moins que passables — gyoza, riz, lait, etc. —, ce qui m'amuse le plus est que tout le monde fait l'étonné, et demande à qui-mieux-mieux de "prendre ses responsabilités". C'est le retour de bâton et l'autre face du "pays du service" : le service se paie cher ; le produit ne coûte rien.

Voir ceci ainsi : c'est bien plus rentable d'acheter le produit à très-bas prix (et allez-y, de surcroît, qu'on post-date les dates-limites de consommation, qu'on rompt la chaine du froid...) et de mettre partout du personnel formaté (des robots seraient mieux-venus : ils pourraient au moins peut-être "servir" à quelque chose ?) payé 900 yens de l'heure, que d'acheter des produits de qualité et de diminuer le personnel... Le Japon mène en vérité la course au grand entubage. Enfin bref, comme à l'habitude : sans surprise, on connait la chanson.

L'ennui de ce mode de pensée, est qu'il risque de tourner à la paranoïa : autant en faire fi. Comme pour beaucoup de choses, où qu'on soit ! Imprégnez-vous des cyniques, stoïques, épicuriens — comme on les groupe souvent bien trop commodément — : c'est bonne école.

Sont-ils seulement encor lus ? Fausse question, probablement et par ailleurs. Le difficile — et la rare rencontre — est bien plutôt de savoir lire, c'est-à-dire de ne pas tirer à soi, pour soi, les propos des autres. Si vous voulez un exemple de bon lecteur, prenez l'Aragon des Chroniques du bel canto (Genève : Skira, 1947). Tiens, il faudrait prochainement faire une petite chronique Aragon.

Toujours est-il que rien ne m'est plus agaçant que ces apprentis penseurs dont la toile à présent regorge. Au moins, avant, on ne les entendait que dans les bistrots de quartier, ou dans les cafés à la mode. Ajoutez à cela une maîtrise plus qu'approximative de l'orthographe et de la grammaire... — ce qui par ailleurs explique le non-savoir-lire.

"Ce qui se conçoit bien..."

C'est là où je vois bien que je me suis diablement assagi — 丸くなった, comme on dirait ici : les angles se sont émoussés —, car, au fond, l'agacement, non plus que d'autres sentiments proches de celui-ci, n'ajoute à l'épanouissement : on ne fait plus que clore la fenêtre, ou laisser la conversation se poursuivre sans nous : car le débat même ne change plus rien. —

— J'allais rebondir sur les correspondances épistolaires ; mais ce sera pour une prochaine fois. Il se fait tard : mise en futon !

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