L'automne, au Japon, a, me dit-on, presque disparu, ces dernières années : l'été se prolonge, et se poursuit dans l'hiver ; il neigeait beaucoup, à Osaka, il y a quarante ans.
Il y a trente ans, les enfants couraient dans les herbes, au tour des étangs, qui ne sont plus bordés que de bitume, et de larges routes. La ville gagne sur la campagne, comme ailleurs le désert gagne sur la ville.
Il est sans doute trop tôt pour parler d'il y a vingt ans.
On reprend goût au thé de tard le soir tard, à mesure que le mercure se rétracte. Le mal-heur vient de ce que, ce soir, le 煎茶 est en rupture.
Il est dommage que le Japon, si près des saisons, vive si peu au rythme du soleil : qui se lève à quatre heures trente pour se coucher à dix-neuf ? Il n'est pas exclu, si la grande vague et vogue "éco"(-nomies, et surtout pas : -logie) se prolonge, que les dirigeants y trouvent un argument possible pour grapiller des voix. Ou pas. Le bon sens est la chose du monde la moins bien partagée.
C'est une des raisons pour lesquelles le texte français, en Europe et à l'international, prime, la plupart du temps, sur le texte anglais (d'un traité, par exemple). L'anglais prend certes moins de place, de caractères ; mais son contenu informatif certain étant moindre, la marge interprétative est également plus grande.
C'est aussi une des raisons qui fit que Joseph Conrad préféra au français, pourtant sa seconde langue — après le polonais/l'allemand —, l'anglais comme langue d'écriture : le flou entre les mots, voyez-vous.
Le japonais ? je ne saurais dire, ne le lisant couramment. Ceci dit, à l'oral, c'est langue contextualisée à l'extrême. D'une parole et phrase extraite au hasard d'une conversation, on ne peut, littéralement, quasiment rien déduire. L'élision est de règle, et tout y passe : sujet, verbe, compléments. Il y a cela de bon à cette manière de langue : elle demande écoute.
C'est bonne heure pour Porgy & Bess, et bientôt un peu de lecture. Salutations.
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