Bla de route De politesse Et d'avant-mort


Vendredi soir. Chaud, inchangé.

Un peu faim. Hâte d'être demain après-midi, et de n'avoir de perspective de travail pour l'en-demain.

Bureau régional d'immigration d'Osaka, ce matin : deux heures trente de transport pour cinq minutes de bla convenu et remise de formulaires. Vague impression de temps perdu, les trois-quarts du trajet se faisant sous-terre (Midosuji) : pas même où laisser errer l'œil.

Ces derniers temps, plutôt que de langues, on file pas mal de cours de peinture et dessin — ça change quelque peu, c'est beaucoup moins épuisant, c'est assez chouette, quoi.


Le phénomène Chaussures sur la banquette se voit sensiblement plus souvent en train, même dans la banlieue citadine-campagnarde d'Osaka. Les gens ne disent rien, de peur de représailles, me dit-on. C'est que les jeunes sont kiri-yasui : ça pète un cable facile, ajoute-t-on.

Les jeunes employés ont du mal avec le keigo, me dit-on aussi, ou le fautent. Faute au laxisme des parents, de l'école, et à la déresponsabilisation et démission générale quant à l'élevage des gamins, s'avance-t-on. Manquer de respect à un sempai, il y a trente ans, c'était s'exposer à un passage à tabac ; d'aucuns considèrent cela comme une expérience de vie inestimable. Il est vrai que l'école est une micro-société, réplique de la grande. On y apprenait les deux piliers de la langue japonaise : le respect et la modestie.


Sent-on la mort arriver, quand elle arrive — quand le corps couille quelque part, et qu'il va s'arrêter ? Qu'est-ce qui peut bien passer par la tête, quand ça déraille ? Et les côtisations-retraite, payées en vain depuis quarante ans, dont on ne récupérera pas un centime, on y pense à l'ors ?

À voir le nombre de gens qui meurent au tour de soi, de quarante à soixante ans, on se dit qu'on ferait bien de se hâter de choisir quoi, de lever le pied, laisser tomber tout un tas d'obligations superflues, et d'objets encombrants, en tête comme en corps.

Allez, ce soir c'est curry-rice à l'aubergine.

Ah, et les photos de juillet sont sorties du four. C'est pas trop tôt.


2 commentaires:

Baiya a dit…

Viens de faire un joli voyage dans tes photos!

a japanese book a dit…

: )