Redoux Le Japon-Un Et bla


Dimanche, au matin, tôt.

Depuis hier, redoux, soleil. Espérons que cela continue.

Envies de diverses lectures — le Télémaque d'Aragon au premier chef — et relectures — Louÿs peut-être ?

Quelques jours de pluie, cette semaine, nous épargnèrent le vélo.

Tokyo pour Golden Week ? on aimerait bien.


Tiens, étonnant comme la mythologie de l'unité raciale du Japon a la vie dure, même chez des gens plutôt vifs, cultivés et intelligents — même si ceux-ci précisent qu'ils excluent les habitants d'Okinawa et les Aïnus. Argument : l'unicité de la langue japonaise, qui ne connaît que des variantes dialectales, et du "type" japonais, garantie par l'insularité du pays ; contrairement à l'Europe, méli-mélo total favorisé par la continentalité.

Il semble y avoir, dans une certaine tranche de la population qui exclut les jeunes, une sorte de nostalgie de l'isolation — rapport à la fermeture du Japon de 1639 à 1852, par conséquent invécue par ceux qui la regrettent ou souhaiteraient son retour. Argument : l'isolation protège le Japon, les Japonais, la langue japonaise. Être coupé du monde est une chose salvatrice.

Il est peu probable que la pensée de la continentalité soit une composante des "continentaux", alors que celle de l'insularité est part prenante de la culture des "insulaires". Et fort probable que le Japon et les Japonais aient une conception fin-dix-neuvièmiste allemande de la nationalité — la terre et le sang.

Pour faire court — on y reviendra peut-être un autre jour, pas le temps de détailler ce matin —, m'est avis que l'isolation, au lieu de protéger le Japon et sa langue, les a considérablement affaiblies, sclérosées, figées — d'où cette obsession à l'acquisition des technologies depuis l'ouverture, l'extrême de toute réaction, et l'évolution accélérée de la langue (le japonais d'il n'y a pas même cent ans est totalement incompréhensible, alors que Shakespeare et Montaigne sont encore très-lisibles). Peut-être quelque effet tel que celui d'un organisme mis sous atmosphère aseptisée pendant long-temps, qui serait tout à coup exposé à un air normal ?


La photo inédite de Rimbaud fait bien parler d'elle — et les autres, en tous sens.

On s'est revu les premiers Star Wars, ces derniers jours. En faisant autre chose en même temps, comme à l'habitude.

Bon, c'est pas tout ça, mais c'est cueillette de pousses de bambou dans la montagne de Kawachinagano, ce matin. C'est assez loin ; j'espère que cela ne s'éternisera pas. Encore une semaine sans jour de repos.

Allez.


1 commentaire:

K. a dit…

Photos interessantes. j'aime les variations de point de vue. Bonne journée.