One Japan, Well-Quaked, Please : Tremblement de Terre, Tsunami, Etc.




Il fait très beau ce matin.

Hier on est allé se manger un tonkatsu dans Panjo — il y avait foule incroyable dans les restaus du cinquième étage, surchauffé, et les familles, les groupes de mamies, les couples.

11/03/11, etc.

Vendredi j'ai eu le sentiment d'un vertige — tout à fait probable étant donné l'état d'avancement de la fatigue et du stress — qui se trouva être, ai-je appris plus tard par un élève, le balancement de l'immeuble dû au résidu sismique du tremblement de terre qui secoua le Tohoku — le nord, nord-est de l'île principale Honshu —, épicentré au large de Fukushima.

Dans la foulée, une vague de 10 mètres — tsunami, comme on dit même ailleurs qu'ici — balaya les villes côtières sur des kilomètres, une dizaine de milliers de morts. La cerise sur le gâteau, c'est la centrale nucléaire de Fukushima, explosion de murs, fuite, des irradiés.




Puis secousse au large d'Ibaraki, Tokyo et Yokohama bien tremblés, grosse peur, peu de dégât matériel, la plus grosse gêne ayant été l'interruption des transports en commun. Puis nouveau séisme dans les montagnes, autour de Nagano. Et répliques, ci et là.

Le monde fut abreuvé d'images bien avant moi, à lire les courriels inquiets qui m'attendaient au retour du boulot. Désinformation certaine, décrivant le Japon rasé, ruiné, tué, ground zero, etc. Bah, sans surprise ici ou là : ce qui compte c'est l'audience.




Car pour tous ceux qui, au Japon, ne furent pas touchés par le séisme, ne reste qu'une chose à faire : se planter devant la télé, qui régurgite les mêmes images et commentaires en boucle — On nous apprend qu'une sorte de Boum fut entendu aux alentours de la centrale, je répète, je répète, —jusqu'à plus soif et l'on s'endort devant.

Le plus impressionnant dans ces images, c'est Fukushima et villes environnantes, littéralement rasées. Les seuls bâtiments encore debout, ce sont les typiques mastodontes années 1970 en béton : hôpitaux, écoles, quelques HLMs. Tout le reste — vous savez, ces maisons japonaises modernes, en bois, construites pour rien et vendues très chères, et d'une durée de vie avouée d'une quarantaine d'années — a beau être censément aux normes anti-sismiques (comme si quelqu'un était là pour vérifier...), eh bien on sait à présent que c'est de la paille face à une grosse vague qui emporta les voitures comme des fêtus empaillés (10 mètres c'est une hauteur de 3-4 étages ; si vous tentez d'imaginer la chose, comptez à partir du niveau de la mer, pas de la route, histoire de relativiser un peu), et que les fondations laissent à désirer. Il ne reste rien.




On eut droit, aussi, au rebelote de la scène — scandaleuse — du survivant sur un toit de maison, un débris flottant, qui attend désespérément les secours... alors que l'hélicoptère de la télévision fait de jolis cercles autour à fin de n'en manquer une seconde.

Et ces journalistes qui questionnent tous ces gens, le pire ayant été, je crois, cet homme qui venait d'être balayé par l'eau sur des centaines de mètres, avait rejoint le sec, tremblait, pleurait, mouillé, une couverture, se demandait où était sa famille — et les vautours de cameraman et intervieweur en questions incessantes.

Ces gens, et bien d'autres de la même engeance, qui vous diront très-certainement qu'ils ne faisait rien de mal, qu'ils ne faisaient que leur boulot, méritent d'être décapités pour harcèlement psychologique et non-assistance à personnes en danger.




Les autres ? J'entends qu'on veut envoyer une grosse somme à la mairie de Fukushima, qu'on rapporte des provisions de l'étranger, qu'on voudrait aller aider sur place, j'entends aussi

同じ日本なのに、ドラマみたい。
Ç'a beau être le même Japon, j'ai l'impression de regarder un feuilleton télévisé.

C'est exactement cela. Éteignez vos télévisions, vos radios, internet et touch phones.

Ailleurs et ici, le commerce continue de tourner. Les home centers survivants dans le Tohoku font fortune en vendant des piles fabriquées en Chine, et les supermarchés à travers tout le Japon vendent des bouteilles d'eau plate comme jamais. Tout va bien.



2 commentaires:

Anonyme a dit…

on a pourtant un peu de mal... à rester dignes...

Z

a japanese book a dit…

?