Asadora Jidaigeki Gris Et bla




Mardi, au matin.

Ç'a bien rafraîchi ces derniers jours. Formidablement humide, aussi. Vous savez, l'eau et le ciel, les nuages, etc. Pas encore l'eau et l'air; mais ça ne saurait tarder.

On a l'impression que mardi dernier c'était hier, et qu'on écrivait que si mardi, en plus de lundi, pût être dimanche. Là c'est matin et c'est fatigue, couché trop tard.

Quelque part, rencontres sino-japono-coréennes pour manger des concombres et cerises de Fukushima. Les serviettes ne se vendent pas. Quel travail de contre-informer et d'assagir les peurs de ces idiots d'étrangers de part le monde à fin qu'ils achètent les produits nippons.

Café.




Le dorama du matin — vous savez, ce feuilleton de quinze minutes à huit heures pile sur NHK — devient une sorte d'emblème du féminisme à l'eau de rose, qui dénonce (sans dire de noms, bien sûr, ni montrer du doigt des choses trop proches) le sexisme en famille et société, et met en avant la force de soutien et de changement qu'est la femme. C'est un peu le concept de Nausicaa, précurseur en la matière, de femme-héroïne des temps modernes, mais en une version à laquelle la téléspectatrice (le matin à 8 h ? faut pas se leurrer sur la clientèle principale : la femme au foyer) peut s'identifier bien plus profondément, et qui permet par-là même (paradoxe apparent) d'accepter sa condition. Alors que ce soient, récemment, une princesse de jidaigeki (peu importe la période, c'est du plus ou moins reculé Edo, tout propret, du Japon mythique d'avant le Japon moderne, désodorisé, aseptisé, romancé, et en somme comme passé au rouleau-compresseur de Disney), ou une épouse (sur le tard, tiens, point commun avec les "jeunes" filles d'aujourd'hui) modèle d'après-guerre de mari manchot sans le sou mais passionné qui devient mangaka riche et réputé, ou une Showa Girl au gentil papa, qui refuse d'entrer dans le moule que la société a préparé pour elle (alors qu'elle le remplit déjà, la mère étant morte), qui devient instituteur et se dresse contre le machisme nippon, il y a de quoi satisfaire toutes ces dames. Ajoutez à cela que ça chiale un épisode sur deux (un épisode c'est 15 min, je vous rappelle) et que les "bons" sentiments débordent jusqu'à dégueule, vous comprendrez la recette du succès. Ceci esquissé en vitesse, car il y aurait pas mal de choses à dire sur ce phénomène somme toute récent, prometteur et insidieux.




Je crois que je préfère, et trouve bien plus réaliste, la vision de Tolkien, dans laquelle les Ents mâles perdirent les femelles du fait de divergence fondamentale d'intérêt : ceux-là aimant les choses qui poussent, les arbres et forêts profondes, celles-ci préférant les fleurs et fruits et les jardinets sous contrôle. Ceci dit, c'est une image, et la destruction est partout ; seule diffère la raison pour laquelle.

Il faudrait aussi se pencher sur le jidaigeki, le film d'époque, désignant, en gros, les histoires costumées de daimyo, shogun, samouraïs et j'en passe, autour des ères Edo / Meiji, entre Tokugawa et Bakufu, ce gros melting pot pseudo-historique romancé, parodique et mensonger, de la création de l'état japonais moderne et de ses héros glorieux et morts, qui reflète le manque et besoin d'une mythologie fondatrice (où est Charlemagne nippon ? Sakamoto Ryoma ?) et le désintérêt porté au Japon actuel (débâcle nationale et internationale qu'on ne veut voir, sauf peut-être en patinage artistique où ça gagne encore).

Amusant, par ailleurs, la fixation maladive des media sur les joueurs sportifs japonais qui sont embauchés à l'étranger, qui ont droit à tour de rôle à une émission spéciale tous les deux jours, et tout ce que ça sous-entend. Enfin bref.

Direction AJB pour update.

Allez.



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