Petits bouts de Pascal, première partie.


Ces derniers jours, j'ai fini la (re)lecture des brouillons épars de Pascal, ces Pensées sur la religion et sur quelques autres sujets, qui ont esté trouvées après sa mort parmy ses papiers, publié à Rouen chez David Berthelin en 1675.


Ces Pensées sont lecture infiniment agréable et stimulante. Entre autres raisons : elles sont servies par une langue puissante et sûre, et peut-être aussi par la forme même de ces brouillons, aux allures d'aphorismes nietzschéens, qui, du fait de l'absence de lien logique, forcent à la réflexion.

La fiche complète des morceaux choisis, se trouvera, en temps, dans le livre d'images ; en attendant, voici quelques passages particulièrement marquants, accompagnés de quelques remarques probablement superflues.

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Il y a, mal entendu, le fameux "pari pascalien", qui diffère quelque peu, en fait et sens, de la lecture dont on veut bien nous en donner en cours ou manuel.

"Je ne me serviray pas pour vous convaincre de son existence, de la foy par laquelle nous la connoissons certainement, ny de toutes les autres preuves que nous en avons, puisque vous ne les voulez pas recevoir. Je ne veux agir avec vous que par vos principes mesmes ; & si je prétends vous faire voir par la manière dont vous raisonnez tous les jours sur les choses de la moindre consequence, de quelle sorte vous devez raisonner en celle-cy, & quel party vous devez prendre dans la décison de cette importante question de l'existence de Dieu. Vous dites donc que nous sommes incapables de connoistre s'il y a un Dieu. Cependant il est certain que Dieu est, ou qu'il n'est pas ; il n'y a point de milieu. Mais de quel côté pancherons-nous ? La raison, dites vous, n'y peut rien déterminer. Il y a un cahos infiny qui nous sépare. Il se joüe un jeu à cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile. Que gagerez vous ? Par raison vous ne pouvez assurer ny l'un ny l'autre ; par raison nous ne pouvez nier aucun des deux. Ne blasmez donc pas de fausseté ceux qui ont fait un choix ; car vous ne sçavez pas s'ils ont tort, & s'ils ont mal choisy. Non, direz vous ; mais je les blasmeray d'avoir fait non ce choix, mais un choix : & celuy qui prend croix, & celuy qui prend pile ont tous deux tort : le juste est de ne point parier. Oüy ; mais il faut parier, cela n'est pas volontaire ; vous estes embarqué, & ne parier point que Dieu est, c'est parier qu'il n'est pas. Lequel prendrez vous donc ? Pesons le gain & la perte en prenant le party de croire que Dieu est. Si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Pariez donc qu'il est sans hésiter. Oüy il faut gager." (VII ; 53-54)

M'est avis qu'il ne faudrait en faire tout un plat. Pascal discourt avec ceux qui ont fait de la raison leur dieu, et entreprend de les convaincre en usant de leurs propres armes, de leur propre mode de pensée — le meilleur moyen qui soit, en vérité, pour convaincre quiconque. En somme, si par manque de preuves raisonnables l'on ne peut conclure à l'existence ou à l'inexistence de Dieu, rien n'empêche de concevoir l'alternative en termes de jeu et de pari. Tout comme le joueur ne sait si pile ou face ("croix" à l'ors) et pourtant parie sur l'un ou l'autre dans l'espoir d'un gain, l'interlocuteur raisonnable au jugement suspendu aurait grand tort de ne parier pas sur l'existence de Dieu, pour au moins deux raisons : il n'a rien à perdre et tout à gagner (après la mort), et la question du salut est bien trop importante pour se pouvoir permettre de ne se prononcer pas.

Ce passage est avant tout, m'est avis, moins une argumentation valide, qu'une démonstration de l'habileté de Pascal.

L'homme "raisonnable" suspendra son jugement ( p ou non-p sont propositions invérifiables et non-sens logiques), s'arrêtera là, et aura raison de blâmer ceux qui choisissent : ce n'est ni l'appât d'un gain incertain, si grand qu'il soit, ni la déclaration péremptoire de l'obligation de choisir ("ce n'est pas volontaire" ; le "vous estes embarqué" — ici : vous êtes vivants, donc il faut nécessairement vous prononcer sur l'après-mort, et sur la grave question de l'immortalité de l'âme, sauf à "avoir perdu tout sentiment" (I ; 3-4) — n'est par ailleurs pas, en un sens, sans rappeler Sartre), qui le feront "pencher", qui le pousseront à choisir que plutôt l'un ou plutôt l'autre.

D'autre part, Pascal use de la concupiscence (le jeu et l'appât du gain) qu'il condamne par ailleurs, pour pousser au choix — c'est de bonne guerre, puisqu'il use des armes de l'ennemi, à l'époque friand, en haute ou bonne société, des jeux de hasard et cartes.

Toutefois, le fait d'assimiler la suspension du jugement (je ne peux raisonnablement trancher) et le pari que Dieu n'est pas (je crois que non-p est vrai) relève moins de l'argument que de la mauvaise foi : tous ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi. Cela tombe dans la dernière catégorie de Schopenhauer dans L'art d'avoir toujours raison, savoir, la provocation et l'insulte personnelle — le meilleur moyen qui soit, en vérité, de clore la discussion, de se mettre l'interlocuteur à dos, et de provoquer pugilat, n'est-ce pas.

C'était, de toute façon, peine et combat perdu d'avance, et Pascal le savait bien : pour lui, "foy" et "cœur" sont les seuls portes — étroites — pour accéder à la connaissance de Dieu.


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"Une épreuve si longue, si continuelle, & si uniforme devroit bien nous convaincre de l'impuissance où nous sommes, d'arriver au bien par nos efforts. Mais l'exemple ne nous instruit point. Il n'est jamais si parfaitement semblable, qu'il n'y ait quelque délicate différence ; et c'est de là que nous attendons que notre espérance ne sera pas deceüe en cette occasion comme en l'autre. Ainsi le présent ne nous satisfaisant jamais ; l'espérance nous pipe, & de malheur en malheur nous mène jusqu'à la mort qui en est le comble éternel." (XXI ; 158-159)

"Mais l'exemple ne nous instruit point." C'est peut-être là un pivot de la pensée pascalienne. Histoire, philosophie, toutes autres sciences humaines, l'étude de la somme de toutes les expériences humaines se voient niées toute valeur instructive. L'étude, en général, n'élèvera jamais l'individu, ne lui apportera leçon ni fruit, dans la grande quête humaine, celle de la recherche de la bonne vie — du bonheur, comme on dit —, satisfaite. C'est que, contre l'exemple des générations précédentes, l'homme n'en fera toujours qu'à sa tête, péchera par orgueil et se croira exception à la règle.

"Peu de chose nous console, parce que peu de chose nous afflige." (XXIV ; 179)

Vite déçu, vite réconforté, l'homme poursuivra, mené par l'espoir de sa propre exception et son besoin de croire en sa propre jurisprudence, sa quête d'échec, pour n'avoir tiré leçon de ses études. Il cheminera par ces voies mille fois marchées déjà, se heurtera aux mêmes murs, se relèvera, poursuivra sa folie encor —

"Les uns ont cherché la félicité dans l'autorité, les autres dans les curiositez & dans les sciences, les autres dans les voluptez. Ces trois concupiscences ont fait trois sectes." (XXI ; 159-160)

— jusqu'à sa mort. La rechercher sans terme du pouvoir, de la science, du plaisir, ne pourra le satisfaire, et néanmoins, préfet, savant ou hédoniste, il sera maître, et aura disciples qui, du même mouvement, tenteront de réussir là où le maître échoua. Certes, comme le remarque ailleurs Pascal,

"[c']est le combat qui nous plaist, & non pas la victoire. [...] Ainsi dans le jeu ; ainsi dans la recherche de la vérité." (XXIX ; 275)

L'homme est mauvais apprenant et mauvais perdant : il refuse d'accepter la conclusion qu'on lui donne et que lui fournit l'exemple — la même pourtant à laquelle il arrivera — et continue d'erreur en erreur. C'est que la recherche du bon-heur, n'est peut-être pas le motif de la frénésie d'activité qui engouffre la vie des hommes. Comme Pascal le rappelle, c'est moins la vérité qui motive la recherche, que la recherche qui est, en fait, fin en soi : on cherche, non dans l'espoir d'une réponse, mais pour chercher : c'est qu'on cherche, pour s'occuper, pour être occupé à autre chose qu'à soi :

"C'est l'origine de toutes les occupations tumultuaires des hommes, & de tout ce qu'on appelle divertissement ou passe temps, dans lesquels on n'a en effet pour but que d'y laisser passer le temps, sans le sentir, ou plûtost sans se sentir soy mesme, & d'éviter en perdant cette partie de la vie l'amertume & le dégoust intérieur qui accompagneroit nécessairement l'attention que l'on feroit sur soy mesme durant ce temps-là." (XXVI ; 193)

On cherche une voie de salut dans la recherche même, qui est en fait divertissement de soi hors de soi — cachez donc ce moi que je ne saurais voir : tout est bon pour divertir, détourner l'attention et la conscience, de soi-même. Tout est bon, et fort heureusement pour nous, le hasard de naissance et la coutume qui s'y attache, décident pour nous. Tout est bon plutôt que soi : c'est ce qui fait que

"[la] chose la plus importante à la vie c'est le choix d'un métier. Le hazard en dispose. La coûtume fait les massons, les soldats, les couvreurs." (XXIV ; 178)

Car le métier est en effet le divertissement qui consume le plus de temps, que l'homme ait pu trouver pour s'endormir et s'oublier, qui associe, dans le meilleur des cas, la recherche en question, et une grande occupation, qui préoccupe, cause soucis, pose difficultés et impose nécessités de choix, etc. — l'homme réussit ainsi à porter la plus grande part de son attention sur tout, en somme, ce que Pascal nommait tantôt "les choses de la moindre consequence". C'est volonté de perte de soi par une fuite désespérée hors de soi : voilà le véritable but de cette sur-activité, de cet aveuglement à l'exemple. "[l'] exemple ne nous instruit point", car nous n'en avons que faire. En revanche, l'apprentissage, l'étude, l'exercice, la conduite des affaires, nous sont salvatrices en soi, non du fait des bienfaits dont nous en pourrions tirer, mais en tant qu'elles divertissent la pensée de s'attacher à soi : c'est la conclusion, d'apparence paradoxale, à laquelle Pascal arrive :

"On charge les hommes dès l'enfance du soin de leur honneur, de leurs biens, & mesme du bien & de l'honneur de leurs parens & de leurs amis. On les accable de l'étude des langues, des sciences, des exercices, & des arts. On les charge d'affaires : on leur fait entendre qu'ils ne sçauroient estre heureux, s'ils ne font en sorte par leur industrie & par leur soin, que leur fortune, leur honneur, & mesme la fortune et l'honneur de leurs amis soient en bon estat, & qu'une seule de ces choses qui manque les rend malheureux. Ainsi on leur donne des charges & des affaires qui les font tracasser dès la pointe du jour. Voilà, direz-vous, une étrange maniére de les rendre heureux. Que pourroit-on faire de mieux pour les rendre malheureux ? Demandez-vous ce qu'on pourroit faire ? Il ne faudroit que leur ôter tous ces soins. Car alors ils verroient, & ils penseroient à eux-mesmes ; & c'est ce qui leur est insupportable. Aussi aprés s'être chargez de tant d'affaires, s'ils ont quelque temps de relâche, ils tâchent encore de le perdre à quelque divertissement qui les occupe tous entiers, & les dérobe à eux-mesmes." (XXVI ; 193-194)

La cause de cette fuite frénétique, demanderez-vous ? la vue du moi est à moi insupportable. Car à passer du temps avec soi-même, l'on se rend compte du fond de l'homme, de la nature des désirs profonds qui conduisent nos appétits et règlent nos actions :

"Le moy est haïssable. [...] En un mot le moy a deux qualitez ; il est injuste en soy, en ce qu'il se fait le centre de tout ; il est incommode aux autres, en ce qu'il les veut asservir ; car chaque moy est l'ennemy, & voudroit être le tyran de tous les autres." (XXIX ; 270-271)

Le " moy" est un terme dont Pascal usait dans le commerce d'avec un petit groupe de ses amis ; c'est peut-être le commencement effectif de la psychanalyse : le moi se distancie du moi — du mien et de celui des autres —, lui porte attention et l'étudie scrupuleusement. Le moi est appétit de possession et de pouvoir, roi et régent absolu de son monde, assoiffé de conquête, qui ne cessera de vouloir que l'ors qu'il sera le maître de tous les autres moi. D'où, peut-être aussi, cette fascination pour, non la "victoire" — car elle n'est jamais totale —, mais le "combat". "Ainsi dans le jeu ; ainsi dans la recherche de la vérité" : c'est qu'on veut avoir raison de tous les autres moi : la volonté et le besoin de reconnaissance est l'autre versant de la volonté de domination. Ainsi,

"la pente vers soy est le commencement de tout desordre en guerre, en police, en œconomie, &c." (IX ; 71)

La démesure de la concupiscence porte le moi hors de ses limites immédiates et en tous domaines ; il veut non plus régenter les seuls moi, mais aussi tous ce que les moi possèdent, ce qu'ils ont fait leur, se sont approprié d'office, dans la violence de la déclaration péremptoire et de l'énoncé performatif immémorial :

"Ce chien est à moy, disoient ces pauvres enfans ; c'est là ma place au soleil : voilà le commencement & l'image de l'usurpation de toute la terre." (XXXI ; 321)

Le moi est au fond enfant et roi : il est pur vouloir dominateur, et n'a que faire des autres vouloirs, qu'il ne rêve que d'asservir à soi, que de faire objet. D'où l'éternelle insatisfaction dont il est frappé, car il se heurte au vouloir de tous les autres moi. C'est que chaque moi a ces mêmes pulsions absorbantes, réifiantes. Appropriation : propriété : conquête : guerre : équilibre instable : police : non les choses mais la monnaie : œconomie : guerre... Par l'appropriation des choses, c'est la personne que le moi veut asservir : le moi est profondément esclavagiste. Ce passage qui n'est pas sans nous rappeler Rousseau et son origine et fondement de l'inégalité parmi les hommes, savoir, la société civile. Comparez un peu :

"Le premier qui ayant enclos un terrain, s'avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai créateur de la société civile." (Disc. orig. fond. inég. p. hom., Bossange, 1791, t. 9, II ; 155)

La nature de l'homme serait certainement sujet de désaccord entre Pascal et Rousseau ; ils se rejoignent toutefois en ce fait que Rousseau croit l'homme né fondamentalement bon (ou du moins pas bien méchant) — c'est le commerce obligé avec les autres, c'est la société civile qui le gâte et le rend misérable — et que Pascal croit l'homme créé fondamentalement bon — c'est la chute d'Eden et le péché originel qui l'ont plongé dans sa misère actuelle.

Bien sûr, pour Pascal, le seul échappatoire pour l'homme est le renouvellement de son alliance dénouée d'avec Dieu, dans la charité ; pour les autres, point de salut :

"c'est une des merveilles de la Religion Chrêtienne de réconcilier l'homme avec soy-même, en le réconciliant avec Dieu ; de lui rendre la veuë de soy-mesme supportable ; & de faire que la solitude & le repos soient plus agréables à plusieurs que l'agitation & le commerce des hommes. Aussi n'est-ce pas dans luy mesme qu'elle produit tous ces effets merveilleux. Ce n'est qu'en le portant jusqu'à Dieu, & en le soûtenant dans le sentiment de des miséres, par l'espérance d'une autre vie, qui l'en doit entiérement délivrer.
Mais pour ceux qui n'agissent que par les mouvemens qu'ils trouvent en eux & dans leur nature, il est impossible qu'ils subsistent dans ce repos qui leur donne lieu de se considérer & de se voir, sans estre incontinent attaquez de chagrin & de tristesse. L'homme qui n'aime que soy ne hait rien tant que d'estre seul avec soy. Il ne recherche que pour soy & ne fuit rien tant que soy ; parce que quand il se voit, il ne se voit pas tel qu'il désire, & qu'il trouve en soy-mesme un amas de miséres inévitables, & un vuide de biens réels & solides qu'il est incapable de remplir." (XXVI ; 196-197)

En somme ; si l'exemple n'instruit pas, c'est que l'homme lui préfère une quelconque étude ou recherche ; dont l'objet importe peu : l'important est d'être occupé, diverti de soi-même ; car il ne supporte pas la vue que lui révèle l'introspection ; celle d'un ego démesuré, asservant, sans limite ni égard pour ses congénères, qui se comportent de même ; la réconciliation salutaire de soi avec soi, n'est qu'en Dieu.

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"Cela est admirable de voir les Juifs grands amateurs de choses prédites, & grands ennemis de l'accomplissement, & que cette aversion mesme ait été prédite." (X ; 77)

"C'est visiblement un peuple fait exprès pour servir de témoins au Messie. Il porte les livres, & les aime, & ne les entend point." (X ; 86)

C'est un point constant chez Pascal, et sujet de préoccupation peut-être, que ce peuple juif, dépositaire des textes sacrés, de la prédiction de l' "avènement de douceurs" du Messie et de la nouvelle alliance, qui pourtant refusera de reconnaître le Messie, le mettra à mort, et sera privé de Royaume et de Dieu pour être tombé à nouveau dans leurs vieux travers, de l'idolâtrie et de l'amour des "choses charnelles", du respect scrupuleux des rites et de la lettre du texte, méconnaissant les "choses figurantes", l'esprit du texte, et le souci premier de la "circoncision du cœur" qu'annonce déjà Salomon. C'est qu'il est raison à tout cela : leur rôle sera de servir, pour l'éternité, jusqu'à l' "avènement de foudres", de témoin et garant de la véracité des prophéties et des évangiles, où leur aveuglement est respectivement prédit, et accompli. Et il est vrai que ce peuple est toujours là, dispersé et sans roi, riche de lettre et misérable d'esprit.


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A suivre...

8 commentaires:

Dvorah a dit…

Ai-je bien lu : "dispersé et sans roi, riche de lettre et misérable d'esprit." ?

n a dit…

Bon, je n'ai vraiment pas envie, dès le matin, de faire une explication de texte. Tout ça pour dire que le "peuple juif" est dans la même situation que quand Pascal les a laissés ( dispersé = en diaspora ; sans roi = le "messie" n'est toujours pas là ; "riche de lettre" = ils ont la torah et la suivent, par la stricte observance des rites etc., à la lettre ; misérable d'esprit = ils n'ont pas su lire, selon Pascal, entre les lignes du texte, dont ils ne connaissent donc que la lettre, non l'esprit). Si vous avez d'autres remarques, vu que vous ne pouvez d'évidence en faire part à Pascal, mort depuis long, plongez-vous plutôt dans l'histoire du jansénisme, par exemple. Sinon, veuillez lire l'avertissement suivant.
Bien cordialement, &c.

Dvorah a dit…

J'ai bien lu l'avertissement, mais n'ai pas envie de fermer la fenêtre. :-)
Loin de moi l'idée de troubler le repos éternel de Pascal. Ni d'agresser les gens chez eux. Ma question, simple question, port(ait)e sur votre phrase (absence de guillemet ) et non la sienne.
Merci d'y avoir répondu. Votre vision contemporaine, des choses a aiguisé ma curiosité (voyez, je n'ai pas dit m'agresse). La réponse ne le fait pas moins et j'aurais bien aimé l'approfondir et en discuter avec vous, mais apparemment vous prenez mal ma question. Je l'ai sans doute mal posée, dans une réserve qui fut mal interprétée.
J'aime aussi beaucoup le blog de Lionel Dersot et déteste la bêtise des commentaires qui lui sont parfois laissés. Mais il semble être aussi redoutable que vous dans la façon de se défendre.
Je vous laisse donc et m'en irai sur ma faim sans doute méditer chez moi billets et commentaires, et je vais bien refermer la fenêtre pour éviter les courants d'air !
C'est le matin aussi pour moi. Donc bonne fin de journée.

n a dit…

Mes excuses pour la cingle, en partie due au laconisme de votre question, à laquelle j'espère, tout de même, avoir répondu. Je ne peux que commenter selon Pascal (manière de sourcisme), puisque le discours métaphysique est un non-sens logique, qui relève du mysticisme : je ne pourrais écrire aucune proposition claire à ce sujet. Je doute tout de même qu'un homme aussi capable que Pascal ait cru aux arguments qu'il avance ailleurs, à fin de convertir diverses gens. On me dira que la religion n'a rien à voir avec l'intelligence — Pascal l'écrit par ailleurs : elle s'adresse au cœur. Enfin bref, je préfère ne pas polémiquer en matière religieuse, puisque le discours se bornerait, pour ma part, à montrer l'absence de clarté logique (définitionnel) du discours de l'autre, sans jamais rien ajouter — ce qui, vous en conviendrez, n'est agréable pour aucune des deux parties. Sur ce, c'est le soir, donc je vais me coucher. Bien cordialement, &c.

Dvorah a dit…

Excuses acceptées :-)
et merci du complément de réponse qui me fait apparaître plus agréable le bien cordialement etc.
Vous avez répondu ( mais en partie seulement ) soulevant en fait en moi toujours le même questionnement sur la perception contemporaine du judaïsme par le filtre chrétien et les raccourcis auxquels ils donnent lieu. Mais il me revient d'en traiter "chez moi", si j'arrive à en trouver le temps, et la motivation...

n a dit…

Je ne vois pas où est votre questionnement, puisque ce sont deux mystiques (donc incommunicables) incompatibles (les Juifs ont tué le messie des Chrétiens, non reconnu comme messie par les Juifs — accomplissant ainsi les prophéties, selon Pascal ; mais les chrétiens voient plus souvent ce "mal" que ce "bien" ; et c'est sans compter toute la politique et l'appareil de contrôle qui sévit de part et d'autre). Il faut juste espérer que d'un côté comme de l'autre, on laisse à l'autre la liberté de "croire" ce qui lui chante. Enfin bref.

Dvorah a dit…

Il est certain que quand je vois résumées ainsi ici ces deux mystiques, tout questionnement serait vain ! ;-)
J'ai juste l'espérance d'être libre de croire que ce n'est pas si simple...
Enfin bref !
J'ai découvert ces jours-ci que plus d'une chose nous sépare : je n'aime pas beaucoup le natto !
Sans rancune aucune, car j'aime et cuisine très bien le curry-rice !

n a dit…

Le XVIIe était une époque assez tranchée... Ceci dit, voilà qui me décide pour le prochain sujet bouquin : ce sera Wittgenstein ! Sur ce, j'ai faim. ; )