Drame Presse Japon France Et Bla




Samedi, au matin.

Soleil encore, il fait bon dehors et dedans, c'est agréable.

À la télé, les réfugiés, les hélicos et la centrale de Fukushima ont peu ou prou disparu des programmes. Il faut croire que cela va (possiblement) mieux, que les gens non touchés par la triple catastrophe et foutoir monumental jishin-tsunami-nucléaire, en ont assez, et veulent retrouver leurs émissions abrutissantes habituelles, et que les chaines de télé veulent recommencer au plus vite à vendre leurs plages de pub à plein tarif (annonces d'intérêt général et soft ad, depuis une semaine).

Remarquez, il vaut peut-être mieux, à voir les vagues de panique des gens à l'étranger et des gens étrangers, déclenchées très-irresponsablement par les chiantes de mouche pondues par les journalistes et relayées, exemplifiées, amplifiées par les media divers et variés, à commencer par ce puissant vide suceur de cervelle qu'est la télévision.

C'est une chose, les gens dont la maison fut rasée, encore vivants, qui s'en vont. C'est une chose, les expatriés rapatriés par leur entreprise. C'en est une autre, les gens qui cédèrent à la panique à écouter les infos françaises ou autre, et prirent le premier avion ou l'un de ces charters affrétés, à grande perte personnelle le plus souvent, pour je ne sais où, avec leur famille ou pas.

Ben oui, ils ne sont pas dans la situation des journalistes, justement, qui, après s'être bien vendus (ben oui, le but d'un journal télévisé ou imprimé, c'est de se vendre, saviez-vous), changeront simplement de sujet, et iront monter d'autres œufs en neige, avec en brassard ce fameux "droit à l'information", pour payer les factures du mois prochain.

En parlant de factures, dans plusieurs messages on me dit que la situation forcément change les priorités. Eh ben non, les priorités ne changent pas, voyez-vous. Il faut toujours payer le loyer, les cotisations santé & retraite, les factures, la bouffe, les restaus avec madame, etc. Alors on bosse. Normal, quoi.

Parce qu'aux dernières nouvelles, qui datent d'avant la télévision, c'est toujours le fric qui fait tourner le versant humain de la planète Terre. C'est une catastrophe bien pire, mais c'est comme ça.

Sinon, les survivants japonais qui font la queue pour eau et nourriture, etc. Imaginez ça en France : je vois déjà les bousculades, les gens qui s'énervent et crient, les bagarres, la violence et les forces de l'ordre qui interviennent pour le rétablir, je vois déjà un spectacle ridicule incitant à une pitié qui devrait avoir autre objet et raison.

Allez, une formule vide : Entre désinformation et surinformation, qui croire ? Car c'est bien beau, également, de mettre la faute sur le dos exclusif des journalistes. La faute aussi aux gens qui les lisent, les écoutent, et prennent leurs défécations sensationnelles pour paroles d'évangiles. Remarquez, si vous faites confiance aux déclarations du gouvernement japonais ou de Tokyo Denryoku, vous vous fourrez tout aussi également le doigt dans l'œil : il n'y a pas une seule source informée qui ne soit intéressée. Qui peut s'étonner que ToDen (dont le but ultime est de vendre de l'électricité à profit) ait tardé à verser de l'eau de mer dans le réacteur ? rendre la centrale inopérante est l'équivalent d'un suicide corporatif. Enfin bon, je fais confiance au gouvernement présent ou prochain pour, en contrepartie, lui confier de nouveaux marchés. Comment ça c'est de la collusion ? Non non, c'est normal. Et WikiLeaks qui nous apprend que le gouvernement a enterré des rapports annonçant les dangers des installations nucléaires japonaises ? Qui s'en étonnera ? ...

Enfin bref.

Que ceux qui en France et ailleurs s'inquiètent, se rassurent : s'inquiéter n'a jamais changé grand-chose. Il y a toujours plein de sans-abris et de chômeurs, de malades terminaux et de suicidaires,et que sais-je, des gens qui ont réellement besoin d'aide, tout comme les rescapés japonais, juste à côté de chez eux, et c'est là qu'ils doivent employer leurs forces et moyens, pas à l'autre bout du monde. Enfin, s'ils souhaitent vraiment faire quelque chose pour autrui, n'est-ce pas. Ou alors qu'ils se lancent dans la politique, accèdent au pouvoir, et dévoilent et décapitent du haut — car c'est cela dont la politique a besoin : de dévoileurs et de décapiteurs — transparence et probité. Mais bon, là c'est moi qui divague.

Allez, en souhaitant un bon weekend aux quelques uns et unes qui passent par ici,
et au boulot.



Aucun commentaire: