Sans transition Fanny Flims Et bla




Dimanche, au soir.

Au temps qu'il fait, marqué par l'absence de transition. Wo war der wundershöne Monat Mai ?

Absence de transition, ci ou là, présente, à venir. Garder en souvenir cette phrase de Loti, au début de Madame Chrysanthème : "Il viendra un temps où la terre sera bien ennuyeuse à habiter, quand on l'aura rendue pareille d'un bout à l'autre, et qu'on ne pourra même plus essayer de voyager pour se distraire un peu." Le grand rouleau-compresseur de l'industrialisation-capitalisation-globalisation-profitablisation, qui avance à rhythmes divers à travers le monde, inéluctablement, car personne ne se peut rendre compte de ce qu'on perd en pensant gagner. (Tenez, consolez plutôt l'équipe de France de football avec cette formule bien tournée.)

Fond de vin, rouge (puisque c'est la couleur consacrée).

Ah, hâte viscérale que la chôme vienne.





On peut revoir un film. Jamais on ne peut revoir une pièce de théâtre.

Fanny (d'Ernest Feydeau) est une lecture intéressante à plus d'un titre, en entomologiste probablement, puisqu'on s'est défait de ce sentiment déplaisant qu'est la jalousie, sentiment enfantin s'il en est, de volonté d'asservissement d'un objet à un propriétaire unique (soi), sentiment vu – c'est bien drôle – comme preuve d'amour dans certains pays plus méridionaux. Cela nous rappelle aussi, très-incidemment, que c'est la subtilité du vocabulaire qui détermine la richesse du spectre émotionnel de chacun – ce qui implique la pauvreté et la limitation d'une grande partie de la population, et de ce fait l'impossibilité d'un début de compréhension entre les hommes (cf. ce film au sujet d'un prof de collège dans le XIXe arrondissement de Paris : un élève assimile punition à vengeance, et ne le peut comprendre qu'en ce sens). C'est que la forme vient avant le fond, quoi qu'on en dise en cette époque de Procuste où dominent les termes fourre-tout (e.g. : sympa) : en résulte un panel réduit de sentiments fourre-tout, à l'exclusion de toute nuance (la personne "sympa" est-elle attentionnée ? ou prévenante ? avenante ? compréhensive ? à l'écoute ? pleine de sympathie ou de compassion ? etc.). Mais bon, ce n'est pas très-important. Bien plus important : ne pas perdre d'occasion de se taire – ce qu'on oublie bien trop souvent.

Il faudrait probablement rendre aux gens la pareille :
mensonge pour mensonge, secret pour secret, idiotie pour idiotie.






Quelques films récents vus récemment.

Star Wars: The Force Awakens est une catastrophe sans nom, pire encore que les épisodes 1,2 et 3. Non, j'exagère: ces navets doivent s'équivaloir dans leur profonde insipidité. Autre navet, The Assassin (2015) : vide, pas même joli (une espèce de surcontraste et surcolorisation qu'on voit un peu partout en photo numérique, sur les fausses barbes et costumes habituels à ces films et séries TV HK-taïwanais...) et étonnamment pauvre, pour un film de kung-fu, en... scènes de combat. Pauvre en tout, en fait et somme. Incroyable qu'il ait eu ovation et prix à Cannes.

En revanche, fort-impressionné par Ex Machina et Interstellar, qu'on se reverra sans doute. Mad Max: Fury Road nous a également tenu intéressé jusqu'au bout, sans marquer pour autant, forcément.

Intéressant, par ailleurs, le fait que "sans doute" en soit venu à vouloir dire (ou également : que les gens utilisent, de manière irréfléchie, "sans doute" dans le sens de) : "peut-être", "possiblement". Alors que, n'est-ce pas, ce qui n'est pas douteux, est certain...

Les carrés de lumières sont rares, la nuit avancée.

Allez.




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