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Tales of Phantasia
Allez, un peu de rétro-gaming.
Tales of Phantasia est, aux côtés de RS3, FF6 et SD2, l'un des meilleurs RPG de la SNES (wiki). Sorti en 1995 (grand cru s'il en est), il ne parvint jamais jusqu'aux côtes américaines et européennes, mais d'excellentes traductions amateur (DeJap) se baladent ci et là.
Très réussi et fouillé à tout point de vue : scénario (Cless et ses compagnons poursuivent un mystérieux Dhaos à travers trois époques, cf. lien supra), décors, persos, monstres et animations (c'est beau comme tout), musique et voix (une première) : c'est du bonheur.
Un gros atout : la variété. À visiter : un monde vaste en trois versions, des mini-quêtes à foison, des secrets, et des détails de folie. La carte du monde est en mode 7, les villes et lieux à explorer sont en 2D multidirectionnelle vu de haut, et les phases de combat sont en 2D à scrolling horizontal.
Puisqu'on parle des combats : très efficace, pour une fois pas du tour à tour mais un vrai jeu d'action kill'em all, l'on dirige le personnage principal et peut donner des ordres ou des recommandations aux acolytes, moultes bottes secrètes et magies, et un système d'XP et de prise de niveau assez typique (sans arbre de capacités). Le plus intéressant est que cela ne lasse quasiment jamais, la progression de la difficulté des ennemis étant très bien dosée : les combats sont rarement gagnés d'avance.
L'univers est plus ou moins celui de The Lord of the Rings — des humains, des elfes, des nains — et l'on retrouve même des lieux communs (Moria). La mythologie contextuelle est par ailleurs très suffisamment creusée (du médiéval futuristique). Allez, quelques jolis décors, sprites et autres :
Une fois les Airpacks acquis, le parcours de la carte du monde devient bien moins laborieux.
Ci-dessous, l'unique combat atypique du jeu : avec Arche (la magicienne bâtarde), à dos de Pégase (prêté gentiment par Odin). Malheureusement, c'est un calvaire de manip', le combat à cheval, et l'on est bien content de descendre de cavale.
Une autre bonne surprise : beaucoup d'humour dans les dialogue.
L'une des sous-quêtes nous mène au pays caché de Nippon (on se demande bien à quoi ils peuvent bien faire référence) peuplé de ninjas, où l'on pourra goûter aux joies d'un onsen, entre hommes, entre femmes, entre primates.
Enfin bref : c'est du tout bon ! Allez-y !
Romancing Saga 3
Allez, une fois n'est pas coutume mais pourrait le devenir, un petit billet à propos d'un bon vieux RPG oldschool sur Super Famicom / Nintendo, Romancing Saga 3 (Square, 1995).
J'aime bien la SNES, et la pelletée d'excellents RPGs qui vont avec. La plupart des incontournables ne parvinrent toutefois jamais sur les rives européennes et américaines. Les groupes de traduction furent particulièrement actifs ces dix dernières années (ça se calme), et heureusement la plupart desdits sont à présent disponibles via émulateur. Ne me demandez pas où ça se trouve, c'est illégal. Reste qu'avec un peu de jugeotte et l'assistance de Mr. Google, hum.
Ce n'est pas moi qui le dis. Revenons à nos moutons.
RS3, c'est du bonheur, assez inconventionnel : pas de système d'XP (FF6 quelqu'un ?) mais un gain aléatoire de niveaux en armes dont on use au cours des combats, et surtout une liberté quasi-totale et anti-linéaire dans la poursuite des diverses quêtes du jeu. J'aime.
On ne s'attardera pas sur le scénard (comme souvent, il faut sauver la planète). Ceci dit, ça se laisse regarder, jolis décors, jolis sprites, monstres divers et variés très chouette et ça bouge bien, pas de bugs, les musiques sont vraiment bien, rien à redire, quoi...
Allez, quelques fonds d'écran.
Le système est assez typique : une carte du monde, des villes où l'on papote et fait emplettes, des donjons & assimilés où l'on se bat. Les combats sont au tour par tour (un mode spécial permet de mettre le personnage principal en commandant, et de nouvelles techniques sont disponibles et se découvrent, fonction de la formation choisie), choix d'armes ou de magie (tiens, un point noir : le système de magie est inintéressant), combats pendant lesquels on peut déclencher l'apprentissage de techniques de la mort (aléatoire, fonction de l'adversaire). Une quinzaine de héros recrutables ci ou là (6 slots dans votre équipe), d'aucuns vraiment chouettes — un éléphant, une fée, un homard, un bonhomme de neige...
L'un des gros points forts de RS3 c'est, outre la relative qualité et quantité des sous-quêtes, la variété d'à peu près tout : on ne s'ennuie pas. Pour preuve :
une ville de yukidaruma !
des mini-jeux et quêtes propres à chaque héros principal (8 au choix), la plus longue et difficile étant celle de Ludwig (gestion d'un pays + batailles entre armées, très bien elles aussi) — celle de Thomas vous propose également de monter votre conglomérat et de vous recycler en gestion-acquisition d'entreprises...
Quelques combats hors du commun, comme une course contre une voiture folle qu'il faut dégommer
ou un combat aérien entre monstre des abysses et vous à dos de dragon...
Enfin bref, c'est pas ce qui manque, la variété et l'action, et l'on ne saurait trop recommander cet excellent petit jeu, dont l'intérêt forcit à chaque fois qu'on le termine.
Au passage, quelques monstres et boss, quelques techniques et magies :
En passant, aussi, quelques liens bien pratiques :
Pour les nouveaux :
la page Romancing Saga 3 chez RPGClassics
(des erreurs par-ci par-là, mais ça suffit pour un tour d'horizon)
Un peu plus poussé (encore que)
les divers FAQs (inégaux) chez GameFAQs
On creuse encore un peu avec
un walkthough de fou, lâché sur les commentaires
Et du hardcore avec
un fil très poussé de réflexions stimulantes, de recherche algorythmique et de tips fabuleux
En bonus,
une page de liens avec beaucoup de bonnes choses,
et comment accéder à Shinon (patch ManaSword)
Edit : Malheureusement, une grande part des liens ci-dessus les plus intéressants sont à présents morts.
Allez, ce fut rapide, mais c'est tout pour ce jour !
À quand le prochain ? Et quoi ? Mmmh.
Une fricassée de homards géants en attendant, quelqu'un ?
Ginga Eiyuu Densetsu / LOGH
Space Opera, dites-vous ? — Oui oui.

銀河英雄伝説 (ginga eiyuu densetsu, aka La légende des héros de la galaxie, aka The Legend of the Galactic Heroes aka LoGH) est un splendide Space Opera animé, produit par Kitty Films - Fuji TV, et orienté, non pas action, mais bla — qui plus est, long bla : comptez 110 épisodes (1988-1997, sortis originellement en OVA), plus les films (銀河英雄伝説 : わが征くは星の大海, 1988 ; 銀河英雄伝説 : 新たなる戦いの序曲, 1993) et OVAs (1 pour 銀河英雄伝説外伝 : 黄金の翼, 1992 ; 24 pour 銀河英雄伝説外伝 : 千億の星千億の光, 1998-2000 ; 28 pour 銀河英雄伝説外伝 螺旋迷宮, 1999-2001), fondés sur une série de romans SF de 田中芳樹 (Tanaka Yoshiki). Notez qu'il existe aussi une adaptation manga, sur laquelle je n'eus jusqu'à l'ors l'occasion de jeter un œil : je n'en saurais rien dire.
A entrer dans ce monde à la fois futuriste et "renaissance", on se croirait tombé en plein manichéisme primaire : deux factions en guerre, l'Empire Galactique (銀河帝国, d'influence prussienne certaine) et l'Alliance des Planètes Libres (自由惑星同盟, apparentée aux USA ? il y est, par ailleurs, toutes couleurs de peaux, au contraire de l'empire) ; deux ennemis sur-doués, Reinhard von Müsel / Lohengramm, et Yang Wenli ; flanqués de leurs inséparables respectifs, Siegfried Kirshheis et Julian Mintz.
Mais mais mais.

L'empire est en fait, après coup d'état et épuration, une dictature plus qu'éclairée ; l'alliance démocratique, formée à l'origine par les déserteurs de l'empire il y a long, a une classe politique pourrie jusqu'à la moelle.
Les deux personnages principaux seraient les meilleurs amis du monde s'ils n'étaient nés là où ; Lohengramm a un sérieux sis-com, hait les castes et le système nobiliaire, est un empereur charismatique, arrogant du fait de sa conscience de soi et de ses objectifs, juste et soucieux de son peuple, doublé d'un stratège et tacticien de génie ; son pendant, Yang Wenli, également génie tactique, mais très "m. tout-le-monde", se retrouve poussé au combat, qu'il abhorre, par les politiciens-démocrates, alors qu'il souhaite seulement se retirer et s'attacher aux études historiques, son seul centre d'intérêt.
Siegfried est le seul ami de Lohengramm, personnage diablement attachant, amoureux de la sœur de ce dernier, et n'hésite pas à se salir les mains pour protéger celui à qui il voue un attachement indéfectible — il en mourra d'ailleurs assez vite, et son absence aux côtés de Lohengramm déséquilibrera celui-ci de plus d'une façon : rarement un personnage absent n'aura joué un tel rôle ; Julian Mintz est le cadet de Wenli et son aide-maison, prendra exemple sur Wenli, et contre l'avis de celui-ci, s'engage dans l'armée pour finalement lui succéder, riche des enseignements de celui qui aura été maître et ami.

On sort donc du manichéisme semblant, pour tomber dans un autre schéma pseudo-réflexif, apparemment vu mille fois : il y a guerre, donc il y a un bon et un méchant ; mais qui est qui, de l'empire bien gouverné, ou de la démocratie décadente ?
C'est, tout d'abord, que la question est rhétorique : toute la série est un récit rétrospectif historique : le narrateur est en fait, semble-t-il, un historien (ou un groupe de) postérieur à la période décrite ; la narration passe de la narration absolue à la narration subjective, à fin descriptive et psychologique. Si ce narrateur quasi-omniscient soulève une telle question, c'est qu'elle reflète l'état d'esprit et les conflits intérieurs d'une certaine classe de personnages — prenons l'exemple le Wenli — qui sont pris entre leur attachement à leurs principes (la démocratie), le constat de l'échec actuel de son application, l'hostilité à d'autres principes (l'autocratie), le constat de la possibilité d'un empire sagement gouverné, mais le souci de la succession d'un tel empire, le conflit de ces croyances et constats, &c. Le narrateur invisible n'est pas juge, mais tente seulement de découvrir et présenter les ressorts et les fils trans-chronologiques de l'histoire et de la période considérée. C'est en somme un récit-héritage de la méthode historique psychologique — à présent grandement délaissée au profit de l'intérêt porté aux "faits", de la causalité claire, de l'abstraction et du "recul" —, qui croit aux éventuels grands effets des petites causes, qu'elles soient pure coïncidence ou humeur d'un tel.
C'est, en suite, que tout n'est pas si simple, et qu'une troisième puissance, Phezan, qui fait légalement partie de l'empire, tire les ficelles dans l'ombre, grâce à son réseau informatif et à sa puissance économique, et n'a pas guère intérêt que le conflit cesse (car conflit veut dire profit : ce n'est pas comme si c'était étranger à nos jours) ; et Phezan est elle-même contrôlée par un culte religieux fanatique issu de notre vieille Terre. C'est aussi qu'au tour du noyau dur des personnages centraux — dont l'équilibre binaire se brise par ailleurs assez rapidement —, gravitent divers météores, puis d'autres très nombreux cercles encor : le casting est faramineux, et les personnalités de chaque un ou une sont diablement travaillées : en vérité, de l'excellent boulot.

C'est que, justement, LoGH est une série psychologique, où les dialogues occupent le premier rang. Par ailleurs, le titre dit tout : l'attention va aux "Héros", non aux factions empire / démocratie. Le drame psychologique touche de fait à tous les registres du genre : amitié et inimitié, amour (un peu) et haine (beaucoup), conflits d'intérêt, passions diverses & variées, revirements, trahisons, &c. : de quoi rendre les relations inter-personnelles bien complexes.
Et même si les combats spaciaux occupent une place non-négligeable, il est, encore, sans cesse question de stratégie et d'anticipation psychologique — de la part des acteurs du drame, cette fois. Ce sera par ailleurs l'occasion pour vous de bosser votre japonais ultra-formel et militaire ; le registre de langue, du fait de la diversité des personnages et de la variété des liens et hiérarchies qui les tiennent ensemble, est fantastique. Disons-le : c'est du travail.
Ah, quelques mots tout de même, concernant le dessin, l'animation et la musique : vu la prédominance des scènes de bla sur celles d'action, l'animation est souvent minimale ; le dessin est assez typé — je me souviens de ma première réflexion au tout premier visionnage : Mais qu'est-ce que c'est que ces tapettes en uniformes aux excentriques couleurs capillaires ?! —, plutôt fin, et la mise en couleurs est plutôt bonne ; la musique... est du classique ! (influence 2001 Space Odyssey ?) — d'interprétation médiocre, il est vrai ; mais ce n'est pas l'intérêt principal ici, n'est-ce pas.
Enfin bref, on recommande chaudement, pour qui a un peu de temps !

En passant, voici le site officiel, plutôt bien foutu.
Par ailleurs, internet est également une mine pour qui voudrait savoir de quoi ça parle — aucun intérêt, certes, pour qui aurait déjà tout vu — : voici la page référente de wikipedia [en], la liste des personnages et de leurs doubleurs respectifs., et le compte-rendu intégral des 110 épisodes de la série — il en est qui ont du temps à perdre...
Oooh, il est même un site en français exclusivement dédié à cette magnifique série : Gin EiDen.net — jetez par ailleurs un œil dans Univers > Les vaisseaux, pour un aperçu d'un, non des moindres, des produits dérivés.

A noter, pour les gamers nouveaux et anciens, sur ordinateur, console ou émulateur, qu'il est des versions NES/Famicom, SNES/Super Famicom, NEC PC9801, PS1, XBox, Windows XP/Vista (10/2008) et sur d'autres supports encor, probablement...

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