Marchande, Poste, livres, danse et autres luneries.

Lundi soir. Petite remontée du thermomètre ; grisaille toutefois : c'est qu'on ne peut avoir tout à la fois beurre, argent du beurre, et laitière.

Bien rigolé avec les gamins, cet après-midi, à jouer à "la marchande", à l'aide de cartes et de jetons (je rassure de suite) — cours d'initiation au capitalisme et libéralisme total, chacun pouvant ouvrir boutique, intérêts des prêts à la banque (votre serviteur) tombant toutes les dix minutes, le tout ayant fini en extatique vente aux enchères où les enfants achetaient fièvreusement 3.000 yens un bol de riz, votre serviteur ayant à un moment subrepticement monopolisé toutes les cartes. Eh eh eh.

Hier, magie, à nouveau, de la Poste japonaise. On s'était envoyé de France quelques colis de livres (se souvenir, car les préposés ne garderont bien de vous en faire part, du tarif livre-brochure à destination du Japon : 5,25 euros pour moins de deux kilos — ou était-ce trois ?), arrivés hier l'ors qu'absent, et coup de fil, alors qu'il était déjà tard : les paquets furent livrés vers vingt-et-une heure trente le même jour. Magie, vous dis-je.

Du coup, on est à nouveau dans les bouquins, à trier un peu, feuilleter longue- -ment, prendre notes et photos, accessoirement — pour les incipits, n'est-ce pas. Ah, j'aime les livres anciens et l'histoire du livre, c'est certain. Désolation à constater ce qu'en a fait l'économie de marché et d'échelle et la recherche du profit par la baisse des coûts de fabrication et matières premières. Enfin, peu importe.

On peut se dire et déplorer qu'on ne retrouve jamais ce qu'on a une fois perdu ; mais faut-il encore se souvenir qu'on a perdu quelque chose.

En place d'onsen, un centre de cours de danse moderne funky-tribal a ouvert ses portes il y a peu, sur le chemin qu'on emprunte tous jours pour aller prendre le train. Et ça s'excite, et ça saute, et se regarde complaisamment faire dans un immense miroir. La clientèle ? plutôt jeune, plutôt fille, cool, tu vois ? et le cas échéant, gamins d'icelles.

Le rock n'ayant jamais percé — demandez à un Japonais de mener : vous verrez où cela vous mène — , la valse des envahisseurs du XIXe ayant passé de mode, il est certain qu'au Japon la danse avec partenaire n'est plus : le narcissisme individuel de ces soupes succédanées de R&B, Dance et autres, a pris le pas. On connaît la musique, n'est-ce pas.

Tiens, nouvelle de France qui m'a laissé incrédule, puis étonné, puis sarcas- -tique, puis le désabus reprit son règne : "Les pertes enregistrées en Bourse en 2008 par les particuliers pourront être déduites, dans une certaine limite, de leurs revenus imposables de 2009, selon un amendement au projet de budget 2009 défendu par le sénateur Philippe Marini (UMP), a annoncé samedi ce dernier."

Stupéfiant, incroyable, incongru — ils sont gonflés, quand même. Je sais bien que les politiques sont prêts à tout pour quelques voix supplémentaires (il faut croire que le gouvernement Aso ne sait par ailleurs comment s'y prendre, vu que le taux d'approbation du cabinet par la population vient de chuter à 25%) ; mais que le contribuable soit susceptible d'endosser une part de la responsabilité financière qui incombe aux boursicoteurs, dépasse mon entendement. Qu'ils fassent tous faillite et hypothèquent leurs maisons : ils n'avaient qu'à pas. Enfin bref.

Il faudrait que je vous fasse visiter l'appart', à présent qu'il ressemble à une habitation.

Ah, et au prix où est la pomme, n'oubliez pas de manger du riz.

Allez, car le temps s'y prête, un petit chocolat chaud : il y avait long. Salutations !

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