Des méchants dans la littérature.



Trouve-moi vite fait trois "salopards fous furieux émanant de la littérature" — qu'on me dit.

Mmmh.

Pouh, le manichéisme cinématographique aurait rendu la tâche aisée ; et taper juste dans ce que j'ai cessé, sans m'en apercevoir, de lire depuis une paire d'années (ou deux) — en gros, le roman —, c'est pas de bol pour ma poire.

負けるもんか!(bis)

Du coup, il a fallu revenir en arrière. Et prendre quelques douches.

J'aurais bien mentionné la Merteuil des Liaisons de Choderlos de Laclos, mais Flashgirl l'a citée en version images-qui-bougent. J'vais pas empiéter.

Alors, t'aimes bien quoi, comme méchants ?


J'aime bien les méchants du marquis de Sade. Parce que ce sont ses héros. Parce que la naïveté est, dans un livre, un crime. Qu'on punit comme il se doit (parce qu'on peut : c'est un livre ; d'ordinaire, d'aucuns trouvent ça mignon), c'est à dire, en prenant son plaisir au passage, de toutes manières, avant de tout passer à la moulinette. Par exemple, Durcet, Curval, Blangis et l'évêque, des Cent-vingt journées de Sodome (1785 ; 1904).


J'aime bien les méchants du Maître et Marguerite (1928-1940 ; 1966 ; 1989) de Mikhaïl Boulgakov : Woland, et sa troupe foireuse et carnivalière : Fagotto, Béhémoth (un faible pour le chat logorrhétique), Azazello et Hella. C'est Satan et ses déchus, après tout. Et ce sont aussi les vrais héros du bouquin. Ils collent bien à la crasse et l'orgueil russes, et y jouent des tours pendables. Pourquoi Marguerite ne finit pas comme Julie, je ne sais ; mais bon, on va pas chipoter. Il y a quelques années, je les avais même mis en dessin, quand j'étais à Belgrade. Pas de chance, le cahier est resté dans un carton, loin. 'Faudra se contenter de la caricaturale couv' du Pocket.


J'aime bien ce cher Maldoror, des Chants éponymes (1868-1869), de Lautréamont. Parce que lui aussi, c'est le héros. Et qu'il n'y a pas même de faux héros pour venir l'embêter. D'ailleurs, il n'est question que de lui. D'ailleurs il est censé avoir écrit le bouquin. (Pour le tour narratif, 'faudra repasser, Ducasse.) Parce qu'on a envie de lui foutre des claques. Parce qu'on se prend au jeu, tout de même. Et qu'il en a, de l'imagination. Un peu plus de registre que chez les méchants sadiens, d'ailleurs. Mais le charme est différent. Et comme je suis pas foutu de trouver un scan de la couv' de l'originale, eh bien, au menu, de l'éculé signé FV.

Hop, expédié, bien plus tost que prévu. Satisfait, sieur Boddicker ?

Notons qu'outre la sus-citée, oldergod (アニメ風) et RP (映画、和風) — et Jud ! — ont déjà fait leurs devoirs. Et Senbei, alors ? ; )


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Notons qu'il manque également Senbei à l'appel !

Si le sieur Boddicker est satisfait ?

Et comment ! L'exercice était beaucoup plus périlleux que celui concernant les figures cinématographiques. La littérature a cette saveur rafraichissante de pouvoir brouiller les pistes plus élégamment. Héros ou ordure ? On ne sait, tant les choses peuvent paraitre aussi peu caricaturales.

J'ai un faible pour ces figures anti-conformiste qui sauraient réaliser les pires forfanteries, sans jamais nous voir les condamner.

Tel Pete Bondurant , légendaire homme de main à tout faire de la trilogie américaine de James Ellroy , dont on attend avec impatience le dernier volet. Ou encore le brigadier Bruce Robertson (Filth - Irvine Welsh), dont l'altérité de la vie nous enseigne plus que sa méchanceté proverbiale.

Et un peu comme James Conway campé par Robert De Niro dans "The Goodfellas", on se prendrait parfois à souhaiter que les méchants ne remportent l'adhésion du public !

Clarence, rated XXX

n a dit…

J'avais pensé aussi au Bateman de Easton Ellis — le livre "noir" ou "policier" en a en effet une bonne pelletée ; la "fantasy" aussi (TLoR etc.) ; les contes en ont quelques uns de sympa (faible pour Barbe-bleue) ; et le livre pour "enfants" (récemment la Rowling) ; la mythologie (tous les dieux et déesses grecques peuvent être de belles ordures) ; Shakespeare en a de redoutables...

&c.

Enfin bref, le méchant a des jours glorieux devant lui..

On attend avec impatience le choix des "retardataires" : )

Anonyme a dit…

Je n'ai pas pensé aux méchants de littérature alors qu'ils sont nombreux et inspirants comme Maldoror ou Merteuil que j'aime décrite ou filmée!

Dans ce cas, Vautrin/Trompe-La-mort/Carlos Herrera est mon méchant favori, surtout quand son protégé se suicide, le brisant par la même occasion...Aaaaaaaaaaah Henri de Marsay est pas mal mais pas si méchant...ou Maxime de Trailles...

n a dit…

Mais je n'y pensais pas non plus, aux méchants de la littérature ! ce fut sujet imposé.

Il y a de quoi faire, en effet : )