Mushishi


Mushishi (蟲師) est un manga d'URUSHIBARA Yuki (漆原 友紀), dont la parution débuta en 1999, qui empocha le prix d'excellence au Japan Media Arts Festival en 2003 et le Prix Kodansha Manga en 2006, et dont le dixième tome sortit il y a peu.

C'est aussi une série d'animation remarquable (2005) de part la qualité de réalisation — sur tous plans, du générique, musique, character design, animation, plans et coupes, au détail des décors — qui se tient d'un bout à l'autre des 26 épisodes, chose peu courante. Artland a vraiment fait du bon boulot.



Les décors sont particulièrement spectaculaires, que ce soit en forêt dense ou sous la neige. L'atmosphère de Mononoke-hime n'est pas loin, et c'est diablement bien-venu.



Mushishi, c'est l'histoire de Ginko, un maître ès-mushi — les mushi étant des créatures anciennes vivant tout autour, que les humains, les plus éloignés de l'origine et de la nature, ne peuvent, pour la plupart, pas voir — qui parcourt, en habit occidental, un Japon médiéval et paysan — contraste intéressant —, et tente de faciliter la cohabitation entre hommes et mushis, en essayant tant mal que bien de résoudre les problèmes et difficultés posées par la proximité de ces deux espèces.




La mythologie tient bien la route ; les jalons du monde sont posés progressivement ; les personnages, attachants ; les historiettes — manières de stand-alone ou presque, si n'étaient quelques personnages secondaires récurrents, comme le collectionneur de mushis — ; et au moins deux épisodes rétrospectifs, qui s'attachent au passé du "héros".



Je dis "héros", parce que bon, c'est tout de même un seinen-manga qui a le bon goût d'éviter la binarité sous quelque forme que, et prône plutôt la cohabitation par la connaissance du monde : il faut savoir à quoi on a affaire, parce que mushi et humains interagissent — le plus souvent sans que ces derniers le sachent — et exercent influences multiples et réciproques : il est des mushis qui pour vivre tuent ou parasitent les hommes, d'une manière ou d'une autre, et les hommes en construisant un barrage peuvent tuer des mushis, l'absence desquels rend la terre infertile, à titre d'exemple. C'est tout un écosystème : aux hommes de faire un peu gaffe à ce qu'ils font, à tout vouloir détruire, industrire et maîtriser, parce qu'ils ont beaucoup à y perdre — en gros. Enfin bon, on passera sur la philosophie finale de la chose, en soi peu nouvelle — mais il y a manière et manière de.


Curieusement, le dessin est bien plus soigné, fouillé, dans l'anime que dans le manga, dont les arrière-plans sont souvent limités à quelques traits ou décalco — influence du shojo-manga : le mangaka est une femme, et c'est heureux qu'elle n'ait pas poussé la chose à user de vignettes enchâssées : ça reste plutôt classique, et c'est tant mieux.


Bien sûr, l'anime ne couvre qu'une infime partie des livres, et n'aura probablement pas de suite (notez qu'il y eut tout de même un film, que nous n'avons pas guère envie de voir). C'est en somme une série tranquille et passionnante, très bien faite, qu'on revoit avec plaisir de temps en temps et ne saurait que recommander vivement.



4 commentaires:

Anonyme a dit…

Allez, j'm'auto-pube : c'est aussi un film , comme tout ce qui marche est adapté en live-action.

Senbei, commentateur démagogique.

n a dit…

Comme je disais plus haut, pas trop envie de le voir...

Anonyme a dit…

Et merde, encore lu trop vite...

En même temps, au pire, c'est juste 2h de perdu.

Pour le livre, la série n'est pas finie, non ?

Senbei, à la masse

a japanese book a dit…

Comme je disais plus haut, le tome 10 est sorti il y a pas si long-temps ; )

Tu serais pas surmené, des fois ? C'est que je me fais du souci !

Profite du jour férié, demain !