ARAKI Nobuyoshi. Waga Ai, Yoko / Yoko My Love (1978)




Long-temps, une fois encor, qu'on n'a présenté quelque photobook japonais qui sorte du lot.

Voici deux paires de clichés, parmi nos préférés, tirés du Waga Ai, Yoko / Yoko My Love (1978) d'ARAKI Nobuyoshi, une petite merveille de photographie en noir (les clichés s'étalent de 1968 à 1977) où évolue l'épouse d'Araki, en tous moments de la vie quotidienne : lever, train, voyage, brossage de dents, sur les w-c, sexe, repas, &c. — un panorama de fausse apparence de réalité complète par la multiplicité des approches et moments.

Avec l'abandon de la photographie documentaire sociale et du réalisme humaniste au Japon, commence avec Araki le temps du photographe : c'est la Photo-Je (Shi-Shashin) : la photographie n'étant de toute façon qu'imitation, théâtre, mensonge et mise en scène, le photographe se met en scène et se dévoile à travers ce qu'il prend. Non pas de l'auto-portrait : de la Photo-Je, du subjectivisme total et la brouille définitive de la frontière entre vie publique et vie privée, où Ce Qu'on prend en photo devient même secondaire à Qui appuie sur le déclencheur et Pourquoi.

Enfin bref, cela dit en quelques mots. Et du reste, Qui et Pourquoi sont eux-mêmes peut-être superflus pour le lecteur, le voyeur, le spectateur, et peu importe : c'est occasion de plaisir des yeux et d'image.










2 commentaires:

Mazeuil a dit…

Quand je regarde des photos d'Araki himself entouré de ses amis (Moriyama, Fukase) dans les années 70' je peux deviner que c'était le moins rêveur, le plus pragmatique de tous.
Il a du faire au moins 200 livres et je vois à Paris des jeunes gens dynamiques qui s'acharnent à tout avoir...De quoi lui dédier chez soi un pan de mur.

a japanese book a dit…

Pragmatique, je ne sais ; celui qui a le plus écouté ses passions, c'est certain.
Cela r'encourage et fait toujours plaisir de savoir que la jeune génération s'intéresse à la photographie japonaise ! — même si Araki n'en est qu'une infime fraction, aussi excellente soit-elle ; )