Voyages : 島根 Shimane.

Le voyage suivant celui à Matsumoto se fit quelques six mois plus tard, à Shimane.

La préfecture de Shimane (島根県) est à cinq heures de bus (go west !) et 10.000 yens environ d'Umeda-Osaka — qui passent relativement vite, étant donné le confort de la chose, le changement constant des paysages et les quelques arrêts. Sachez qu'il faut presqu'autant de temps en train, du fait de l'absence de ligne directe.








Elle est entourée d'un côté par la mer du Japon, et de l'autre par les préfectures de Yamaguchi, de Hiroshima, d'Okayama, et de Tottori. Ça n'a pas dû être une partie de plaisir de maintenir les frontières, en d'autres temps, pas si lointains, plus batailleurs.

Bref, on y alla passer trois jours, chez connaissances, vieille maison typique, avec sa rizière, en vallée encaissée, du 17 au 19 mai 2007, l'ors de passage dans le Kansai.







Shimane, c'est avant tout du vert, et pas grand-monde, ce qui me va tout à fait. Par ailleurs, demander au quidam où se trouve Shimane, il y a forte chance qu'il n'en ait qu'une idée bien approximative...





On nous prêta voiture lors du séjour, ce qui permit divers tours et détours bien-venus.

Avant tout, puisque c'était tout-près, et passage obligé, nous fîmes long parcours dans 出雲大社 Izumotaisha, où réside 大国主 Okuninushi (ookuninushi), dieu de premier plan au Japon, dieu gardien de la terre, du bonheur, des relations en général et du mariage en particulier.









Notons aussi qu' Izumo-taisha accueille, chaque année au dixième mois (lunaire, en théorie), tous les dieux du Japon (pas moins de huit millions, semble-t-il), ce qui explique qu'octobre (octobre-novembre) s'appelle aussi 神無月 kannatzuki / kaminatzuki : le mois où les dieux ne sont pas — sauf à Shimane-ken, où il est, de fait, 神有月/ 神在月 kamiaritzuki : le mois où les dieux sont, ce dont les locaux ne sont pas peu fiers.


La statue du dieu fut par ailleurs visible cette année (2008) ; pour ceux qui auraient loupé la chose, dommage : la prochaine fois ce sera dans soixante ans (si ma mémoire est bonne)...

C'est promenade fabuleuse, entre étangs et jardins. Les bâtiments et le paysage sont également magnifiques. Monts, vert, bois. On sent la mer, tout près, derrière. L'imposante corde tressée accueille les piécettes qui, lancées avec suffisamment de force et d'adresse, y restent fichées — présage de bon-heur.






Autre ballade, l'en- demain, côte plus rocailleuse, montée du phare de Hinomisaki (日御碕灯台 : hinomisaki toudai) et marche long le littoral. Curieuses roches qui dessinaient cartes du monde ou grands poissons... On sentit bien que l'en-tour du phare est zone exclusivement touristique, assez triste tourisme, par ailleurs, en cette saison. Nous n'eûmes à tout le moins aucun souci pour s'installer dans un des nombreux petits restaus, y manger nos coquillages, y boire ラムネ.

Ah, dans le désordre, chapitre culinaire, nous allâmes par exprès goûter un de ces curry-rice chèvre et gingembre, spécialité du coin, semble-t-il. Miam.

Une autre destination fut 龍頭ヶ滝 Ryuzugataki (ryuuzugataki), cascade perdue au fond des bois, au bout d'une route plus qu'étroite et sinueuse. Ça valut le coup d'œil. La forêt, dense et fraîche, le petit autel ("Regarde, un dieu habite ici !"), ces gigantesques glycines sauvages, et les ours qu'on ne vit pas.

Pour récupérer de l'ascension, agréable détour par ゆかり温泉 Yukari onsen... 極楽極楽。



Autres visites, çà et là : ateliers de poterie céramique — avec visite des fours et moults petits achats — et un(e) designer de vêtements localement connue (pas fan, pour le coup : j'en oubliai le nom).

L'accueil aux soirs fut très-chaleureux, et excellent souvenir de repas — diablement arrosé — et discussions à bâtons rompus. Ah, le grand-père parlait le dialecte local : impossible d'en comprendre le moindre mot !

Au retour, visite du 松江城 Matsue-jou (château de Matsue, par ailleurs capitale de Shimane), très beau tout de bois, avec miniatures des environs en divers âges, grand tour en bateau dans les douves (moitié prix pour les étrangers), udon non loin de la maison de l'incontournable Lafcadio Hearn, et mochi au passage.







On repartit de nuit, et dormit bien.

L'en- demain, on retrouvait Shinagawa, Tokyo, Setagaya, Komazawa... Rude contraste.

Kyoto, Nara, Osaka, Kagoshima, Matsumoto, Shimane : c'est à peu près tout pour les voyages hors de Tokyo, établie comme base des opérations l'ors de ces trois précédents passages au Japon.

A présent qu'on est à Sakai, il serait peut-être temps de faire quelques billets sur la capitale, mmh ?











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