Dis maman, pourquoi je peux plus avoir ma dose quotidienne de mélamine ?

Réaction (dont on a rectifié quelques incorrections langagières et auquel on adjoint quelques liens) au billet très-instructif du PQN, "Alla melaminese", relatif aux food scandals d'origine chinoise :

M'est avis que ceux qui se font les plus grandes marges de bénéfice sont moins les Chinois que les Japonais, qui n'ont également aucun scrupule (sanitaire ou autre) dès qu'il s'agit d'argent (et point de menue monnaie).

La pureté et perfection japonaise (que ce soit en domaine agro-alimentaire ou autre) est une dangereuse mythologie idéologique, qui conduira probablement le Japon, si cela continue, à se fermer plus encor — du moins en façade, car que pourrait faire seul un pays qui importe environ 60% (si je me rappelle bien) de ses besoins caloriques ? (Cela me fait souvenir, pour l'anecdote, de cette grotesque controverse comme quoi les skis français étaient inadéquats à la neige japonaise, tellement différente...)

Ajoutons à cela que les exploitations d'élevage intensif d'Hokkaido n'ont rien à envier (d'après ce qu'on m'en a dit) aux pires installations américaines, et il suffit d'observer les doses massives de pesticides répandues sur tous champs (et la toux qu'elle déclenche parmi les riverains), à commencer par les rizières, pour douter de la prétendue supériorité des produits agricoles japonais. Ce n'est peut-être aussi pas sans raison que tous les fruits se mangent ici épluchés ou pelés, même le raisin (non par ailleurs que cela change quoi que ce soit pour l'organisme, les pesticides ne s'arrêtant pas gentiment à la peau du fruit ou du légume). Et puis, qui a, au Japon, revendu comme mangeable du riz destiné à être transformé en colle ? certainement pas les Chinois.

On pourrait encor ajouter que les étiquettes ne sont pas une source sûre d'informations, puisque les pratiques de post-datage et de falsification d'origine sont relativement courantes, et toujours le fait d'entreprises japonaises (du producteur au revendeur final, comme le service catering du Shinkansen, il y a quelques mois).

Comme se demande l'auteur un article de cette semaine du Japan Times Online, que font les contrôleurs sanitaires, et qui contrôle les contrôleurs ? Loin de moi la pensée d'exonérer la Chine ; mais les produits incriminés (de surcroît pas en petites quantités) ont passé douane et contrôle avec mention. Il ne faut également pas oublier que le Japon c'est tout de même l'Asie, et qu'avec cadeaux et piécettes placés dans les mains adéquates, tout est possible (ce ne sont pas les récents scandales politiques qui nous prouveront le contraire).

Si d'aucuns avaient d'autres éléments de discussion, n'hésitez pas à en faire part !

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