Froid Médiat Gens Choses Et bla




Dimanche, mi-lieu d'après mi-di.

Février déjà, eh ben, dame ! Ciel bas et gris, froid et pluie au rendez-vous à défaut de celle qui. Hier le grand bleu matinal ne compensa pas la drache qui précéda, suivit, et dure.

Notre monde parfait, visuel, contemporain, en un mot : médiat : ne rien voir, entendre, toucher, penser sans intermédiaire ni prisme, grâce à ces trois instruments qui marquent sans conteste notre société : la télévision, l'ordinateur, le téléphone portable "intelligent". I am not a number, I'm a free man, clamait déjà un certain prisonnier, au sein du Disneyland pour gentlemen qui lui servait d'enclave. (La situation présente s'apparente toutefois probablement plus, sans forcer le trait, à du pré-Matrix.)

La semaine dernière, on s'est offert les intégrales de Wes Anderson et de Truffaut. Ensuite on s'est tondu le crâne. Puis on est allé se prendre un pass saisonnier au Nord-Ouest. Il faut bien se faire plaisir de temps à autre.

Un demi paquet de Kinder en barres.




Ah, ces pitoyables clients qui, après avoir lu la description d'un livre et vu les photos d'icelui, dépriment le livre qu'ils veulent acheter ("Il n'est pas en bien bel état..."), demandent rabais (": quel est votre meilleur prix ?"), insultant par là même notre capacité à voir les défauts d'un livre et à l'apprécier correctement (pour lui être agréable, une remise de 5 € tout de même sur un livre à 80, dont il n'existe aucun autre exemplaire sur internet en ce moment — c'est un livre du XIXe sur les pets prusses...), demandent à régler par des moyens de paiement autres que ceux qu'on lui propose ("de préférence par carte ou chèque, SVP" — réponse logique : "Envoyez-moi vos IBAN et BIC" ), trouvent scandaleux de payer le prix complet du timbre et logent une nouvelle insulte au passage ("Mes excuses, c'est 2,15 € et non 2,10 €" — "C'est de la pingrerie. C'est tout ce que j'avais à vous dire"). On n'a pas pris la peine de continuer l'entretien (c'est tout de même un client), qui s'acheminait plutôt bien et gaîment (pour soi) : il était évident qu'on avait affaire à quelqu'un avec trop de temps libre, une mauvaise foi, et une bien piètre aptitude à l'auto-examen, haha.

Les véhicules dont les conducteurs ont le respect des priorités le moins développé, sans conteste aucun : les vélos, et les poussettes.




Vive la Poste française.

Un Phèdre prenant, vendredi, au Théâtre du Nord-Ouest, par Jean-Luc Jeener — les hommes furent sans éclat, un Théramène classique et barbu mis à part ; mais une Phèdre puissante et abandonnée à ses passions, absolument remarquable. A part ça, mercredi, un vernissage médiocre des portraits plutôt pop de Kiyoshi Mami — le préféré étant celui de l'affiche — les miroirs, encore. Aujourd'hui, petit tour au Muséee du Luxembourg pour l'exposition Durand-Ruel : une belle sélection qui donna envie d'aller à nouveau passer du temps au dernier étage d'Orsay ; beaucoup trop de monde, toutefois. Lundi on est d'opéra : Don Giovanni ! On eût préféré que ce fût à Garnier, mais bon.

Terminé la lecture du fameux livre de Bettelheim, The Uses of Enchantment, plus connu sous le titre racoleur de Psychanalyse des contes de fées, qu'on n'avait jusqu'ici consulté que par bribes. De nombreuses choses intéressantes hors les analyses des contes proprement dites, y compris les raisons de la supériorité des contes de fées sur les fables, entre autres, et sur les histoires illustrées, en particulier, dans la résolution des dilemmes et difficultés qui taraudent les enfants, informulées et par eux informulables. Ah, et bien sûr aussi concernant le fait qu'une des sources capitales des traumatismes infantiles, c'est le comportement des parents, ensemble et séparément.

Allez !



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