Temps Plantes Homme Et bla




Dimanche, au soir.

On commencerait d'habitude par quelques considérations sur le temps. Ce n'est jamais anodin. Car le temps fait l'humeur et l'activité, il imprime nos habitudes et façonne nos imprévus. On peut bien traiter Montesquieu de raciste pour quelques implications de sa théorie des climats. N'empêche qu'il a raison (n'importe qui, du fait des migrations et du tourisme, peut à présent le constater) et qu'il est mort : ça doit lui faire une belle jambe.

On passe assez peu par ces pages, ces derniers temps ; ce n'est pas l'envie qui manque.

Chouette expo-vente de livres de l'auteur et illustrateur américain
Edward Gorey, chez les Libraires associés.

Leffe au goulot, miam.




Dimanche, au Jardin des Plantes, à l'occasion de la foire à la plantule de la SAJA. Dans l'après-midi, visite des grandes serres (qui manquent un peu de présence animale endémique), puis du jardin alpin, qui reconstitue, en gros, une flore des montagnes dans un paysage de rocailles soignées et de chemins étroits. Dans celui-ci, à un moment, des gamins turbulents coupent à travers les massifs de plantes, se font tirer les oreilles, verbalement, par un des gardiens-jardiniers. Et là, un trentenaire avec un accent du sud, qui n'avait pas même l'excuse de l'idiotie parentale, se moque du jardinier, arguant qu'il y a bien plus grave dans le monde que des gamins marchant sur des plantes. Au début j'ai cru qu'il plaisantait, à dénigrer ainsi le travail quotidien et minutieux de dizaines de personnes, et lui demandai. Eh ben non. Après quelques phrases, il a commencé à me tutoyer, parce que ça lui plaisait (sic). Je suis parti. Le pov' gars. Inutile de préciser que ça m'a agacé. Et le fait même que cela m'agaça, m'agaça encore plus (j'ai encore du chemin à faire). Parce que bon, ce genre de personne, qui résume assez bien la plupart des gens, est irrattrapable, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse. Si éliminer un congénère ne posait pas quelques problèmes légaux, je lui aurais volontiers tranché la gorge sur l'instant. Car le choix entre un homme et une plante, pour le bienfait de la planète, est vite fait, et sans appel. Enfin bref, s'il fait plutôt beau, passez donc voir le jardin alpin du Jardin des Plantes.




Il est un fait capital et étrange qui n'est jamais souligné : l'interfécondité de tous les membres capables de l'espèce humaine. Dont les implications devraient toucher toutes les sphères du savoir et des comportements humains. Or il n'en est rien, ou si peu. Probablement du fait que l'homme a toujours versé dans l'eugénisme (des concours de chiens aux courses de chevaux, en passant par l'agro-alimentaire sous toutes ses formes) : il s'est, en revanche, toujours trompé de critère pour lui-même, ce qui n'est pas une surprise.

Un autre fait capital, largement oublié et contourné : il y a toujours des causes à la stérilité, qui ont la meilleure justification qui soit : elles sont naturelles (ni bonnes ni mauvaises). Et la nature sait ce qu'elle fait. En général. La principale exception étant : Savait-elle vraiment ce qu'elle faisait, quand elle a fait l'homme ? Mais bon, c'est hors sujet. Sauf s'il y a, au-delà, une volonté de remise à zéro et de rectification d'erreur.

La compréhension de la théorie des petites perceptions ne permet pas d'entendre plus distinctement
le bruit des gouttes d'eau.

Allez.



2 commentaires:

kwarkito a dit…

ça fait plaisir de te relire. Oui je souscris à tout ce que tu écris là. le problème c'est que là où il y a de l'homme il y a de l'hommerie, et que c'est pour la plupart du temps assez répugnant.

n a dit…

Allons fêter ça de quelques verres un de ces soirs ; )